Importations d'Ukraine : l’interprofession de la volaille française veut activer la clause de sauvegarde
Depuis plusieurs mois, les opérateurs du marché de la volaille s’inquiètent de l’afflux des poulets importés d’Ukraine. Ils en appellent à Marc Fesneau pour activer la clause de sauvegarde.
Depuis plusieurs mois, les opérateurs du marché de la volaille s’inquiètent de l’afflux des poulets importés d’Ukraine. Ils en appellent à Marc Fesneau pour activer la clause de sauvegarde.
L’accord commercial entre l’Union européenne et l’Ukraine, renouvelé le 6 juin pour un 1 an, permet au pays frappé par l’invasion russe d’exporter de la viande de poulet, à droit nul et sans limite de volume, vers l’Union européenne. Entre 15 et 25 000 tonnes ont été envoyées chaque mois dans l’Union dans ce cadre. « À titre indicatif, sur les 24 premières semaines de 2023, les importations communautaires en provenance d’Ukraine ont augmenté de 108 %, dont 201 % sur la viande fraîche ! », précise Anvol, qui déplore un marché communautaire complétement déstabilisé par ces apports.
La clause de sauvegarde, solution "de la dernière chance"
De nombreuses filières ont déjà tiré la sonnette d’alarme en Europe, c’était le cas des opérateurs de la volaille polonais et belges début juin, qui ont sollicité leurs ministres de tutelle. Au tour des Français de se juger « asphyxiés », Anvol en appelle au ministre de l’agriculture, pour activer la clause de sauvegarde et « convaincre ensuite ses homologues des autres États Membres d’engager le même processus ». L’interprofession se veut optimiste, « Le Commissaire européen semble aussi ouvert à la démarche ». Parmi les autres filières agricoles touchées par le déséquilibre engendré par l’afflux de marchandises ukrainiennes très compétitives et échappant aux normes européennes, on peut noter les œufs. Chez nos voisins, plusieurs interprofessions des œufs et ovoproduits ont déjà sollicité leur ministre de tutelle pour activer aussi cette clause de sauvegarde. Dans les deux cas, poulet et œuf, les exportateurs (respectivement MHP et Ovostar) ont des sièges sociaux basés à Chypre et développent leurs exportations « aux dépens de la population ukrainienne » selon Anvol. Au Salon de l’Agriculture, l’Avec (association européenne de la volaille) alertait déjà sur les différences avec les poulets communautaires : administration de traitements antibiotiques préventifs systématiques ; pas de directive bien-être animal ni de réciprocité des conditions de production entre l’Ukraine et l’UE.