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Une étude européenne propose de surtaxer la viande et le sucre

Un rapport de scientifiques adressé à la Commission européenne constate que les politiques incitatives (accord avec les industriels, étiquetage nutritionnel) ont un effet limité sur l’alimentation des Européens. Ils conseillent de jouer la carte des prix via une TVA plus forte sur la viande et le sucre que les fruits et légumes.

gens marchent dans la rue
Trop d'Européens sont en surpoids ou souffrent d'obésité
© Jacek Dylag

Ce n’est pas au consommateur d’être responsable de la transition vers une alimentation plus durable, estime le mécanisme de conseil scientifique à la Commission européenne (SAPEA) dans un rapport publié le 28 juin. Les auteurs, scientifiques indépendants, dressent l’état des lieux des politiques publiques mises en œuvre et jugent leur effet très limité.

Ils rappellent avant tout que le système actuel pèse sur l’environnement et la santé puisque, en Europe, 60 % des adultes et 30 % des enfants sont sujets au surpoids et à l’obésité. Si l’action de la Commission était jusqu’alors centrée sur l’information du consommateur, ce n’est plus suffisant, alertent le scientifiques qui détaillent cinq leviers :

  • Le prix : Cette mesure directe est jugée la plus efficace au regard des études menées en Europe. Les scientifiques proposent de taxer davantage la viande et le sucre, tandis que les produits « sains et durables » (comme les fruits et légumes) seraient, eux, moins taxés. Ils précisent que si cette politique dégage des excédent budgétaires, ils souvent être utilisés pour la transition alimentaire des plus défavorisés. C’est surtout la viande transformée qui est ciblée par les auteurs du rapport.
     
  • La visibilité : La publicité pour les aliments jugés ni sains ni durables devrait être limitées par l’état et non par des codes de bonne conduite volontaires, jugés insatisfaisant.
     
  • La composition : La encore, les études menées par les scientifiques ont montré une efficacité limitée des accords volontaires sur la baisse de la teneur en graisses, en sucre et en sel. Ils préconisent des mesures obligatoires et exhaustive.
     
  • L’étiquetage : L’effet de l’étiquetage des aliments et jugé variable et trop faible sur l’ensemble de l’U.E.. Les scientifiques proposent de développer des études pour des normes claires et cohérentes.
     
  • L’environnement social : Les technologies numériques sont soupçonnés d’encourager une consommation « malsaine et non durable », notamment par le biais des stratégies markéting des industriels de l’agroalimentaire. En revanche certaines études ont montré que l’influence des pairs et de la société peut être efficace pour faire changer les comportements.

La Commission européenne va présenter d’ici la fin de l’année une loi-cadre pour des systèmes alimentaires durables dans le cadre de la stratégie de la Ferme à la table

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