Alternatif
Turbulences sur le marché des œufs bios
Le marché de l’œuf bio vient de traverser un premier semestre éprouvant. Pendant plusieurs semaines, la production a dépassé la demande et les opérateurs y ont laissé des plumes.
Le marché de l’œuf bio vient de traverser un premier semestre éprouvant. Pendant plusieurs semaines, la production a dépassé la demande et les opérateurs y ont laissé des plumes.
Un marché encombré, des œufs déclassés et vendus à l’industrie pour un prix inférieur de 40 % au coût de revient, d’après certains opérateurs. Le printemps a été très difficile pour les producteurs d’œufs bios. Le Synalaf répétait sa préoccupation face à « la croissance explosive de la production d’œufs bios alors même qu’on ne connaît pas la demande réelle » dans sa dernière note de conjoncture. En 2018, le nombre de pondeuses mises en place a bondi de 20 % par rapport à 2017, avec un pic à 40 % au troisième trimestre, indique l’organisme. La production d’œufs bios a progressé de 16 % sur la même période. Des chiffres que la grande distribution aurait d’ailleurs mis en avant pour justifier une pression sur les prix et se montrer intransigeante sur les ruptures.
Des mesures à court et moyen termes
Pour sortir de la crise et des excédents, les opérateurs ont appliqué des mesures d’urgence : réformes anticipées et vides sanitaires rallongés. Certains ont dû faire passer leurs poules en élevage plein air, pour limiter les coûts alimentaires, mais ils devront patienter un an avant de repasser en bio. D’autres, qui disposent de volières, ont été contraints de mener leurs lots en code 2. À moyen terme, certains se sont résignés à décaler les mises en place et d’autres à repousser les travaux de nouveaux bâtiments. Pour l’heure, le marché semble assaini aux dires des opérateurs.
Mais le Synalaf insiste sur la nécessité de développer le parc de bâtiment de façon plus cohérente pour ne pas que la situation s’aggrave. L’offre ne doit pas grimper plus vite que la demande (bien orientée) avec une hausse de 16,1 % des achats des ménages au premier trimestre, selon Kantar.