Transport Pressac : « là c’est trop violent »
« Le transport est un métier de souplesse et d’adaptation, nous sommes habitués à gérer des fluctuations importantes dans un temps contraint, mais là, c’est trop violent. Nous avons actionné toutes les solutions ouvertes par l’État comme le décalage des charges ou des emprunts. Nous avons en effet de fortes immobilisations (financières, ndlr) en matériels avec une flotte de 134 véhicules et il faut passer le cap », explique Anne-Sophie Loizeau, dirigeante des Transports Pressac qui se souvient de la crise Doux qu’elle avait vécue de plein fouet. Installée en Vendée, l’entreprise emploie 172 conducteurs et travaille dans le centre et l’ouest de la France. 60 % de l’activité est maintenue, voire en légère augmentation comme la nutrition animale (qui a connu une surchauffe les deux premières semaines de la crise) et les IRA (transports frigorifiques à Orléans, ramassage d’œufs en Vendée pour un centre de conditionnement en Sarthe). Mais l’activité industrielle (bâtiment) s’est brutalement arrêtée. L’entreprise, en accord avec le CSE a pu, pour le mois de mars, mobiliser les RTT, les récupérations, voire quelques vacances avant d’actionner l’activité partielle. Certains chauffeurs « indus » ont pu prêter renfort à leurs collègues « nutrition animale ». Mais la livraison en citerne en élevage exige une réelle technicité. « Nous avons donc pris la décision de continuer à former des conducteurs pour renforcer notre pool de réservistes, prévu par notre plan de continuité d’activités pour les congés, les maladies ou les crises », explique la dirigeante. Pour elle, les tensions ont remis en lumière le rôle essentiel des conducteurs, mais les premières réactions telles que les fermetures de la restauration pour les routiers et, surtout, des sanitaires, étaient « inhumaines ».