Santé
Targedys développe un probiotique anti-surpoids
La start-up de biotechnologies a trouvé une entérobactérie qui signale au cerveau la satiété. Cette souche se produit industriellement et l’alimentation fait partie de ses marchés potentiels.
Une jeune société du nom de Targedys, née dans le laboratoire Inserm « axe intestin-cerveau » de l’université de Rouen, a identifié une bactérie du tube digestif capable d’envoyer au cerveau un message de satiété. Comment ? La protéine qu’elle produit naturellement peut, à l’instar des hormones de satiété produites par des cellules des intestins, passer dans le sang pour aller se fixer sur les récepteurs cérébraux du régulateur central de l’appétit (au sein de l’hypothalamus). La start-up a mis au point un complément alimentaire en travaillant avec des chercheurs sur les ferments fromagers à l’Inra d’Aurillac dans le Cantal. Elle peut aujourd’hui produire celui-ci à l’échelle de la production industrielle. « ProbioSatys sera le premier complément alimentaire à base de probiotiques agissant sur l’appétit de façon physiologique », annonce Targedys dans sa présentation au grand prix de l’Académie des technologies. Cette distinction sera remise le 27 novembre au cours de la convention annuelle de l’Académie portant cette année sur l’innovation en agriculture et agroalimentaire. Et Targedys fait partie des trois sélectionnés de la catégorie start-up.
Nous aimerions travailler avec un groupe agroalimentaire
Grégory Lambert, directeur général, voit trois portes s’ouvrir devant la souche probiotique produite à l’échelle industrielle : le complément alimentaire, l’aliment fonctionnel et le médicament. La scientifique embauchée récemment pour prendre en charge le marketing s’attelle en premier lieu au positionnement du complément alimentaire dont les « nombreuses études précliniques » montrent une diminution de la prise de poids et de la prise alimentaire, l’amélioration de la composition corporelle et l’activation des voies centrales de régulation de la satiété. « À la différence des autres régulateurs d’appétit vendus en pharmacie, dont la plupart ont été retirés du marché, le nôtre ne va faire que renforcer des mécanismes naturels ; il n’aura aucun effet indésirable », assure Grégory Lambert. Le directeur général prévoit le lancement de ce complément dans la seconde moitié de 2019 seulement, après l’étude clinique. « Nous aimerions travailler avec un groupe agroalimentaire », confie le dirigeant. Il espère que l’allégation de l’Efsa sera acquise aussi bien pour la santé que pour l’aliment.