« Südzucker suit une logique financière, pas économique »
Les Marchés Hebdo : Südzucker veut fermer deux sucreries de sa filiale française Saint-Louis, une dans le Calvados, loin de tout autre outil, l’autre dans la Somme, à proximité d’autres outils. Et Didier Guillaume estime que la filière doit être réorganisée. Qu’en pensez-vous ?
Franck Sander : Le ministre de l’Agriculture ne peut pas à la fois demander que ces sucreries soient reprises et vouloir leur disparition. Il y aura débat. Si une filière est en crise, elle se doit de réfléchir aux moyens de regagner en compétitivité. Mais supprimer des sucreries au cœur de bassins betteraviers parmi les meilleurs d’Europe n’est pas une solution.
LMH : Pour vous être rendu au siège allemand de Südzucker, comprenez-vous mieux les motifs du groupe ? Pourquoi fermer en France et pas en Pologne ?
F. S. : Südzucker est coté en Bourse, il suit une logique financière, pas économique. Je pense qu’il joue aussi sur l’affaiblissement de la filière française. Il a des sucreries à 400 km de la frontière ; elles peuvent fournir en France. Et puis les betteraviers polonais ont eu les dérogations phytosanitaires que n’ont pas eues les betteraviers français. Le coût du travail est inférieur en Pologne… On peut penser que Südzucker voit son avenir industriel plutôt à l’est qu’en France.