Pas de flambée des prix du sucre malgré le plafonnement des exportations en Inde
La production mondiale de sucre devrait progresser moins vite que la consommation ; selon l’USDA, qui s’attend à un allégement des stocks sauf en Inde, qui limite ses envois.
La production mondiale de sucre devrait progresser moins vite que la consommation ; selon l’USDA, qui s’attend à un allégement des stocks sauf en Inde, qui limite ses envois.
La production mondiale de sucre devrait atteindre presque 183 millions de tonnes sur la campagne 2022/23, selon les prévisions de l’USDA. Une hausse de 0,9 % par rapport à la campagne précédente, grâce au regain de production au Brésil, en Chine et en Russie.
Les cinq premiers producteurs mondiaux de sucre selon l'USDA sont :
- Brésil,
- Inde,
- Union européenne,
- Thaïlande
- Chine
A noter, selon un rapport de l'organisation nationale du sucre publié la semaine dernière, l'Inde a dépassé le Brésil et s'installe à la place de premier producteur mondial. La part de la récolte brésilienne transformée en éthanol est difficile à estimer, elle est forcément élevée au vu des cours mondiaux du pétrole.
L’Inde va limiter ses exportations de sucre
La production indienne de sucre devrait reculer de 3 % cette année à 35,8 millions de tonnes, mais la consommation était attendue florissante. Le ministère du commerce indien a annoncé le 24 mai dernier que le pays allait limiter ses exportations de sucre afin de lutter contre l’inflation, à partir du 1er juin 2022. Les envois vers l’Union européenne dans le cadre des quotas ne sont pas concernés. Cela faisait 6 ans que le pays n’avait pas limité ses exportations. Le plafond se situe à 10 millions de tonnes sur la campagne allant d'octobre à septembre, ce qui laisse augurer tout de même de disponibilités suffisantes sur le marché mondial et n'engendrerait pas de flambée des cours, selon les analystes de la Rabobank.
Baisse de la production européenne
A 16,3 millions de tonnes, la production européenne de sucre est attendue en recul car les agriculteurs européens devraient privilégier les céréales et oléagineux, plus profitables. Les importations devraient aussi reculer, les industriels de l’agroalimentaire continuant de diminuer l’utilisation de sucre dans leurs produits.
Au Brésil, l’éthanol pèse lourd
Près de 55 % des cannes brésiliennes devraient être utilisées pour la fabrication d’éthanol, dans un contexte de prix du pétrole très élevé. Mais la production de sucre devrait progresser pour atteindre 36,4 millions de tonnes, grâce aux bons rendements et à la météo favorable.
Forte demande mondiale
La consommation mondiale de sucre devrait continuer de progresser, tirée notamment par la croissance de la demande en Chine, en Russie, en Inde et en Indonésie. Néanmoins la tenue de la demande chinoise pose question, elle a été récemment miné par les épisodes de confinements. L'incertitude est de mise sur l'évolution de la situation sanitaire chez le géant asiatique. La consommation devrait progresser davantage que la production, ce qui se traduirait par une baisse des stocks mondiaux.