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Saint Jean se pose en spécialiste de la pâte fraîche

Leader incontesté des ravioles et numéro un des pâtes fraîches biologiques, premier acheteur industriel de comté et fleuron industriel du Dauphiné, Saint Jean se lance dans un plan d’expansion pluriannuel et consolide son identité autour de la pâte fraîche sous toutes ses formes. La Maison Saint Jean annonce qu’elle produira cette année 16 500 tonnes de ravioles (34 % de ce tonnage), de pâtes fraîches (32 %), de quenelles (24 %) et de produits traiteur.

Ses quelque 400 collaborateurs se répartissent essentiellement entre quatre sites de production. Son expansion est soutenue : +8 % en 2014, +4 % en 2015, +10 % en 2016 et +9 % attendus pour 2017. Elle doit porter son chiffre d’affaires à 70 millions d’euros en 2017, dont 70 % de ventes en grande distribution sous sa marque Saint Jean et des marques de distributeurs prémiums. Aujourd’hui le, « pastier français », comme se définit l’industriel, sort la tête haute de la guerre des prix entre industriels des pâtes fraîches. La création de valeur est son credo. Le directeur général, Guillaume Blanlœil, est un fervent défenseur du clean label, qui projette pour 2018 l’absence totale d’arômes artificiels dans tous les produits.

Par ailleurs, les quenelles Saint Jean prennent le pas sur celles du groupe lyonnais Ecochard (Tradition Traiteur), filiale de Financière Turenne Lafayette entrée en juin dernier dans le giron de Pastacorp. Seuls deux fabricants majeurs de quenelles ont contribué à la croissance du marché entre le 3e trimestre 2016 et le 3e trimestre 2017 (source Iri) : Saint Jean a apporté 803 000 euros supplémentaires et Giraudet 90 000 euros. Saint Jean se déclare en particulier « en phase de conquête sur les quenelles soufflées », qui sont aussi la spécialité du groupe Ecochard.

Une capacité de 20 000 t de pâtes fraîches à développer

La Maison Saint Jean a entamé une nouvelle phase de son expansion. Soutenue par son actionnaire lyonnais Sabeton, dont elle représente l’essentiel des gains, et son président Claude Gros, elle a doublé les capacités de production de ses sites de Bourg-de-Péage et de Saint-Jean-en-Royans, pour un total investi de 19 millions d’euros. Elle augmente actuellement de 50 % sa capacité de production de quenelles à Frans, pour la porter à 8 000 tonnes par an. Elle prévoit d’établir son nouveau siège et d’installer une plateforme logistique à Romans-sur-Isère (avec agrandissement des zones de stockage) et d’y bâtir une usine supplémentaire de pâtes fraîches, à l’horizon 2025, pour un investissement d’environ 30 millions d’euros. L’achat d’un terrain de 30 000 m2 jouxtant l’actuelle usine donne la dimension du projet. À partir de 8 000 tonnes de pâtes fraîches produites à ce jour, la capacité en vue s’élève à 20 000 tonnes.

L’industriel se dispose à devenir « le spécialiste de la pâte fraîche », catégorie où il inclut les quenelles et plats à base de pâtes fraîches. « La Maison Saint Jean s’est construite autour de plusieurs fonds de commerce, il fallait faire la synthèse », explique Guillaume Blanlœil, qui la dirige depuis 2002.

« Pastier français » : une tradition à faire valoir

« La France est terre de pâtes fraîches, on se propose d’en être ambassadeur », déclare Guillaume Blanlœil, directeur général de la Maison Saint Jean. À l’échelon national, le groupe dauphinois veut démocratiser les ravioles et passer de no 3 à no 1 en valeur des quenelles. Il accentue à cet effet ses actions de pédagogie dans le secteur de la restauration. À l’étranger, il ambitionne de faire valoir la tradition française de la pâte fraîche, en grande distribution et restauration dans les pays limitrophes, dans la restauration au-delà. Un poste de directeur marketing a été créé cette année pour défendre la notoriété des marques Saint Jean en GMS et Royans en RHF aux niveaux régional, national et international. Il est occupé par Bruno Gil, venu d’Aoste. Une campagne promotionnelle se déploie à plusieurs échelons nationaux d’ici à la mi-décembre.

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