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Quels débouchés pour les coproduits aquatiques en France ?

Si la biomasse issue des filières pêche et piscicole est plutôt bien valorisée en France, ce n’est pas le cas de la filière conchylicole qui génère beaucoup de coproduits non valorisés, à cause des contraintes logistiques.

Environ 210 000 tonnes de coproduits aquatiques sont générés en France dont 160 000 t sont valorisés.
Environ 210 000 tonnes de coproduits aquatiques sont générés en France dont 160 000 t sont valorisés.
© Pixabay

En France métropolitaine, environ 210 000 tonnes de coproduits sont générées par la production et la transformation de poissons, de coquillages et d’algues. Or, seulement 160 000 tonnes de ces coproduits sont valorisées. Loïc Monod, chargé d’études sur la bioéconomie à FranceAgriMer a dressé l’inventaire des usages de cette biomasse lors du Salon international de l’agriculture le 1er mars.

Plus de la moitié des volumes trouvent leur débouché en alimentation animale, sous forme de farine d’huile ou d’hydrolysat de poisson et de pulpe (chair sur arêtes de poisson). Une partie retourne en alimentation humaine. Le pet food représente, lui, environ un quart de la valorisation. Le reste finit en engrais ou en ingrédients dans l’industrie agroalimentaire.

La hiérarchie des usages de biomasse, définie par le Grenelle de l’environnement, stipule que la priorité est avant tout de diminuer la quantité de déchets des producteurs en amont. Si cela n’est pas possible, il faut réutiliser la biomasse en alimentation humaine, sinon en alimentation animale, ce qui en fait un sous-produit. Dans le cas contraire, elle doit être valorisée de manière agronomique ou énergétique (biodéchet), et en dernier lieu être éliminée.

Moules et huîtres peu valorisées

« La bioéconomie bleue obtient une assez bonne note dans l’indice Grenelle de valorisation des coproduits, puisque les filières qui génèrent le plus de coproduits (saumon, cabillaud) sont celles dont les ressources sont valorisées au plus haut dans la hiérarchie des usages, sauf pour les moules, huîtres et algues », analyse Loïc Monod.

« Les moules et huîtres émettent en grande quantité des coproduits qui restent peu valorisés »
Loïc Monod, chargé d’études sur la bioéconomie à FranceAgriMer

Et pourtant, il y a des potentiels importants à saisir notamment pour les filières moules, huîtres creuses, laminaires, coquilles Saint-Jacques. En moules sous-taille, des prospectives réalisées en 2022 ont démontré la possibilité de valoriser les coproduits de trois manières différentes : pet food, amendement minéral des sols et méthanisation.

De nombreuses contraintes logistiques à lever

Toutefois, pour transformer ces potentiels en réalité, d’importants verrous doivent être levés. La logistique représente 55 % des freins mentionnés. Les opérateurs jugent difficile de rattacher la ressource à l’usage compte tenu de l’atomisation géographique de la biomasse marine alors que les lieux de valorisation sont souvent hyperlocalisés. Par ailleurs, la difficulté à établir un réseau industriel sur le marché des invendus pèse pour 25 % des principaux défis.

La diversité d’espèces et groupes d’espèces génère un éventail de coproduits qui nécessite des besoins de mise en place de procédés industriels très variés et souvent coûteux, comme l’explique Emmanuel Boucher, responsable d’exploitation à Copalis Industrie : « On peut tout transformer, mais il y a des coûts. La valorisation de la coquille nécessite des premières transformations comme le broyage ou la micronisation qui font appel à des technologies coûteuses. »

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