Traçabilité
Prospérité fermière apporte la preuve par blockchain
La coopérative laitière des Hauts-de-France bâtit avec Connecting Food un réseau d’informations numériques apportant des preuves de conformité pour chaque lot de lait.
La coopérative laitière des Hauts-de-France bâtit avec Connecting Food un réseau d’informations numériques apportant des preuves de conformité pour chaque lot de lait.
Dès cet hiver, les bouteilles de lait UHT Prospérité distribuées dans les circuits courts des Hauts-de-France porteront un code QR. Il sera propre à chaque lot issu d’une même cuve. Un tel code se dit « dynamique ». En le scannant, le consommateur verra dans quelles fermes et à quelle date ce lait a été collecté, des fermes à taille humaine situées non loin de la laiterie ne recevant pas d’aliments OGM, où les vaches pâturent en plein air et sont logées sur paille.
Progresser et le prouver
Ce sera le nouveau conditionnement d’un lait produit sous la charte de développement durable Via Lacta, lancée en 2015 par la coopérative Prospérité fermière, maison mère du leader mondial des ingrédients laitiers Ingredia. Cette charte engage à une démarche de progrès collectif continu. Parmi ses objectifs figurent le maintien des prairies, l’indépendance du soja OGM, le bien-être des éleveurs et de leur troupeau.
La coopérative travaille depuis 2017 avec WWF pour réduire la consommation de soja importé, planter des haies et bosquets, faucher l’herbe sans tuer d’oiseaux. Cette année, elle diagnostique le bien-être des troupeaux laitiers avec Welfarm en vue de construire un plan d’améliorations.
Preuves de bonnes pratiques et d’origine
Julie Lemahieu, directrice marketing d’Ingredia, souhaitait à la fois simplifier l’étiquetage des bouteilles de lait de consommation. Elle envisage aussi de fournir des preuves de bonnes pratiques et d’origine aux consommateurs, qu’ils soient de France ou d’Asie du Sud-Est, ainsi qu’aux industriels utilisateurs d’ingrédients. David Bojczuk, directeur des systèmes d’information, a rapidement penché pour une blockchain. Ce système établit une traçabilité infalsifiable. Mais ce serait encore mieux si elle certifiait la conformité d’un cahier des charges à tout moment du processus.
Prospérité fermière a choisi de bâtir sa blockchain avec Connecting Food, une société française spécialisée dans l’agroalimentaire, selon trois critères de choix principaux que donne David Bojczuk : sa connaissance des filières agroalimentaires, ses experts issus de géants de l’informatique et surtout son procédé d’audit continu, nommé Live Audit, qui permet d’éliminer toute non-conformité de la chaîne de production.
Stefano Volpi, un ancien d’Avril, cofondateur de Connecting Food, compare une blockchain avec certification numérique au navigateur routier Waze qui prévient des ralentissements. En outre, le prestataire développe des algorithmes qui permettent de croiser les informations et de détecter des incohérences. Il fallait convaincre les fabricants d’aliments de participer à un réseau de partage de données informatiques. Sandrine Delory, directrice générale de Prospérité fermière, y est parvenue.
Le « lait à l’herbe » Prospérité de 2020 se base sur un nombre limité de paramètres : pâturage au moins 170 jours par an, 15 000 m2 par vache, lit de paille à l’étable, collecte 80 km autour de la laiterie. Mais d’autres développements suivront, dans le lait et les ingrédients. Et pourquoi pas grâce aux colliers connectés surveillant le confort des vaches, que des éleveurs testent actuellement ?