Transactions
Promesses et contraintes de la blockchain
Expérimenté par de grands noms de l’informatique, de la distribution, du transport, saisi par des start-up, le protocole de stockage collectif de l’information en blockchain pourrait ouvrir des perspectives aux acteurs et PME de l’agroalimentaire. Explications.
Expérimenté par de grands noms de l’informatique, de la distribution, du transport, saisi par des start-up, le protocole de stockage collectif de l’information en blockchain pourrait ouvrir des perspectives aux acteurs et PME de l’agroalimentaire. Explications.
Confiance entre opérateurs et consommateurs, abaissement des coûts et ouverture de nouveaux champs commerciaux sont les trois bénéfices attendus d’un registre numérique de transactions que l’on nomme blockchain. C’est ce qui apparaît des différents commentaires sur ce protocole informatique apparu en 2009, permettant d’échanger et de stocker de l’information à la manière des réseaux sociaux, sans organe central de contrôle (ayant accessoirement donné lieu à la monnaie virtuelle bitcoin). La numérisation et la standardisation des systèmes d’information auxquels travaille GS1, ainsi qu’une large participation des parties prenantes, sont des contraintes à son fonctionnement.
Traçabilité « opposable légalement »
La confiance entre opérateurs et consommateurs doit découler du fait que l’information stockée dans une blockchain (qui veut dire chaîne bloquée) est infalsifiable. Chaque transaction (caractérisée par les produits, leur mode de production, sa date, etc.) est validée par toutes les parties prenantes autorisées puis cryptée et attachée comme un nouveau maillon à une chaîne d’information insécable. Seul l’ajout de nouvelles informations – validées – est possible. Transparency-One, spécialiste de la traçabilité des produits agricoles et alimentaires à l’échelon international, propose depuis trois mois un service de blockchain pour « une protection supérieure des données ».
Frédéric Daniel, chargé de la thématique blockchain à Transparency-One, argumente que l’information devient « opposable légalement, ce qui compte dans le cadre d’un scandale alimentaire mettant en cause un acteur. Parce qu’aucun document n’a pu être modifié ». Il souligne cependant un préalable : la justesse des informations stockées. Ainsi Transparency-One fait valider les certificats des opérateurs par SGS.
L’abaissement des coûts est prévisible pour plusieurs raisons : nul besoin de validations manuelles ni de certificats de contreparties ; déclenchement automatique des paiements par le biais de l’internet des objets (en forme anglaise, IOT) ; on peut aussi envisager des systèmes de financement collectifs.
Financement complet d’une exploitation laitière
Rabobank a publié en décembre dernier un rapport sur les conséquences spécifiques de la blockchain sur l’agroalimentaire : transparence accrue, amélioration de la chaîne de valeur, meilleure maîtrise des processus de production, entre autres. L’expert agricole qui a dirigé le rapport donne un exemple de financement complet d’une exploitation laitière à travers une blockchain entre le transformateur laitier, le fournisseur de matériel et les investisseurs tiers. Rabobank, qui participe lui-même à une initiative de blockchain – we.trade – met aussi en avant les avantages possibles pour les PME : confiance commerciale et financière accrue pour des transactions occasionnelles entre partenaires étrangers, coûts écrasés, ticket d’entrée réduit sur un marché grâce à la chaîne de financement, confiance du consommateur indépendante de la réputation d’une marque, accès à l’information du marché.