Produits laitiers : qu’est ce qui pourrait soutenir les prix mondiaux ?
Une offre peut-être moins dynamique que prévu, une demande qui pourrait se réveiller, et si les prix des produits laitiers renouaient avec la hausse au second semestre 2023 ?
Une offre peut-être moins dynamique que prévu, une demande qui pourrait se réveiller, et si les prix des produits laitiers renouaient avec la hausse au second semestre 2023 ?
La baisse des prix des produits laitiers est-elle bientôt finie ? C’est l’épineuse question à laquelle ont tenté de répondre les analystes de StoneX lors d’un webinaire, le 4 avril dernier, qui s’est attaché à étudié les évolutions de l’offre et de la demande.
La croissance de la collecte européenne, moteur de la baisse des prix des produits laitiers
Pour les analystes de Stone X, c’est bien la croissance de la collecte laitière européenne qui a dopé l’offre mondiale de produits laitiers en 2022. Mais la tendance pourrait bien changer, car les prix du lait communiqués par les grandes laiteries sont tous orientés à la baisse, notamment en Allemagne, aux Pays-Bas et en Irlande. Certes, les coûts de production reculent aussi, mais moins rapidement, ce qui devrait conduire à une baisse des marges des éleveurs laitiers. Si aucun impact n’est prévu sur la production à court terme, alors que l’Europe laitière est dans son pic de production, les hypothèses sont à un repli des volumes produits au second semestre 2023 comparé à la même période de 2022.
Bonne tenue outre-Atlantique, météo favorable en Nouvelle-Zélande
Ces dernières semaines, la collecte laitière néo-zélandaise était meilleure que prévue, grâce à un état très favorable des prairies, qui permet au pays de terminer sa campagne en très bonne forme, néanmoins l’heure est au creux de la collecte, le potentiel de gain en volume demeure limité. Aux États-Unis en revanche la collecte a été plus faible que prévu en mars, notamment à cause des fortes pluies et des inondations en Californie. Néanmoins les gains de productivité ont permis de maintenir la dynamique. Pour l’heure, la baisse des prix du lait conduit à un recul des marges des éleveurs, ce qui devrait se traduire par un nouveau recul du cheptel. Les analystes s’attendent à une croissance de 1% de la production américaine cette année. En Argentine en revanche, l’heure est à la baisse à cause d’une sévère sécheresse, comme c’est d’ailleurs le cas dans le reste de l’Amérique latine.
Rien de massif à attendre de la Chine
Alors que les restrictions liées au Covid ont été abandonnées à l’automne dernier, la Chine n’est pas, pour autant, revenue aux achats. « La situation est néanmoins bien meilleure, avec des ventes au détail en hausse de 5 à 6 % sur janvier février et un chiffre d’affaire de la restauration en croissance de 9 % », pointe le responsable local de Stone X, sans pour autant escompter un retour franc de la Chine sur le marché évoquant une possible « modeste hausse ». D’une part, les stocks chinois sont considérables, de l’autre la production est tonique et plusieurs utilisateurs industriels ont changé les cahiers des charges pour privilégier le lait chinois.
Si le changement venait d’ailleurs ?
Certes, la Chine est le premier importateur mondial de produits laitiers. Mais il y a tous les autres, « c’est très difficile à suivre, agréger des données récentes sur une centaine de pays, mais on sent un mouvement », explique un analyste. Alors que les prix de la poudre de lait ont chuté de 42 % en un an sur la place d’enchères Global Dairy Trade, certains pays importateurs reviennent aux achats. Pour le moment, le mouvement reste lent, à cause d’un certain attentisme puisque tout le monde mise à la baisse. Mais les pays de l’Asie du Sud-Est et du Moyen-Orient devraient être au rendez-vous sur l’ensemble de 2023, alors que la situation post Covid se normalise et que la croissance démographique y reste forte. De quoi peut-être soutenir les prix mondiaux et rééquilibrer le marché.