Bernard Tauzia préside le Syndicat des labels avicoles de France. Il élève des volailles fermières dans les Landes, pour les Fermiers du Sud-Ouest. Il signale que le label Rouge a ouvert les conditions de préparation des volailles.
Qui dit volailles label Rouge ou bio dit volailles en plein air. Cette année, les éleveurs ont pu faire sortir leurs volailles en dépit du risque d’influenza aviaire. Rappelez-nous les règles.
Bernard Tauzia - Le Synalaf a obtenu que les volailles de chair label Rouge et bio puissent sortir toute l’année sur des parcours limités, même quand le niveau de risque national était élevé. Les éleveurs pouvaient laisser les poulets fermiers sortir dès 8 semaines. C’était deux semaines de plus que l’âge minimal de sortie autorisé par les cahiers des charges en poulet label Rouge et bio, qui est de 6 semaines. On est revenu à cet âge minimal, et sur parcours complet depuis que le pays est repassé en risque modéré, sauf dans certaines zones où il y a encore de l’influenza.
Les consommateurs ont pu constater, pendant ces épidémies de grippe aviaire, que les volailles fermières étaient aussi bonnes quand elles avaient été élevées dans leur bâtiment fermé. Le « plein air » en ressort-il discrédité ?
B. T. - Le « plein air » n’est pas le seul critère du label Rouge, qui repose sur l’âge, la durée d’élevage longue, la taille réduite du bâtiment et la densité limitée à l’intérieur, l’alimentation des volailles, la qualité supérieure de la viande, qui est vérifiée, et les contrôles inopinés… Du reste, le confinement des volailles fermières est localisé et épisodique. Cela étant, le « plein air » est un modèle durable, en phase avec les attentes sociétales. Il contribue au bien-être animal, au respect de l’environnement et à la préservation de la biodiversité.
Sous quelles formes se vendent les labels et IGP en volaille ?
B. T. - Le produit phare reste la pièce entière en label Rouge ; 65,5 % des poulets label Rouge produits sont vendus entiers. Cette proportion n’a pas bougé l’an dernier. Le poulet entier reste le roi du repas familial. Le poulet label Rouge entier le restera en raison de sa qualité supérieure et de son prix abordable. Les découpes sont appropriées à la consommation en semaine. Mais quand le filet de poulet label Rouge dépasse les 25 euros/kg, ça bloque. Il faudrait que les distributeurs fassent un rééquilibrage entre le filet et la cuisse de poulet label Rouge. Nous n’arrêtons pas de leur dire. Nous verrons si les promotions de la rentrée permettent ce rééquilibrage. Par ailleurs, la gamme est vouée à se diversifier davantage grâce à la validation de récentes conditions de production communes en label Rouge de volailles de chair. Le répertoire des préparations de viande de volailles fermières compte désormais le rôti de volaille fermière label Rouge, les brochettes de volaille fermière label Rouge et les pièces crues assaisonnées de volaille fermière label Rouge. Ces conditions de production viennent répondre à des attentes de consommation, basées sur une alimentation de qualité. Comme les prix des céréales se détendent, que les entreprises devraient reprendre les promotions, nous espérons un regain du poulet label Rouge dès la rentrée.
En restauration collective, les volailles label Rouge ont-elles toujours leur place cette année ?
B. T. - La restauration collective est un secteur où l’on souhaite progresser. Nous avons déjà organisé trois tables rondes avec des acheteurs de la restauration collective. Nous voyons toujours qu’il faut réexpliquer : on peut acheter de la volaille en portion, calibrée, de tous les morceaux.