Poisson : Comment le Covid-19 a changé les habitudes
En produits de la pêche et de l’aquaculture, les quantités achetées de produits préemballés ont nettement progressé pendant le premier confinement. Autre tendance, la plupart de ces produits étaient importés.
En produits de la pêche et de l’aquaculture, les quantités achetées de produits préemballés ont nettement progressé pendant le premier confinement. Autre tendance, la plupart de ces produits étaient importés.
En France, lors du premier confinement, les quantités achetées de poissons frais préemballés découpés se sont accentuées (+41,09 %) entre mars, avril et mai 2017-2019 et la même période 2020, selon les résultats d’une étude réalisée par l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer). À la même période, le taux de pénétration a progressé de 27,33 % en dépit d’une hausse des prix moyens (+2,47 %). « Engagée par les circuits généralistes il y a plusieurs années, l’augmentation soudaine de la demande de produits de la pêche et de l’aquaculture frais/réfrigérés préemballés depuis le premier confinement a finalement répondu à l’offre abondante », indiquent les chercheurs. Pendant le second confinement, les quantités achetées ont bondi de 45,05 % entre novembre et décembre 2017-2019 et la même période 2020.
Une question de praticité
Tout d’abord, selon les résultats de l’étude, les produits préemballés garantissent une sécurité (date limite de consommation, informations). Par ailleurs, ils offrent une plus grande flexibilité dans le transport, le stockage et la disponibilité dans de nombreux points de vente disposant de réfrigérateurs. Enfin, disponibles en rayon, ils ont permis une réduction des interactions et du temps passé dans les magasins. En revanche, « en poissons frais (découpés) par vendeur » lors du premier confinement 2020 par rapport à la même période 2017-2019, les quantités achetées ont reculé de 26,89 %, puis de 6,93 % pendant le second confinement. Les taux de pénétration ont respectivement baissé de 23,03 % et 7,03 % lors des deux confinements. Par ailleurs, le prix moyen des « poissons frais (découpés) par vendeur » a connu une hausse significative de 9,7 %. Notons toutefois que lors du premier confinement, la fermeture de multiples points de vente a contribué à la réduction des quantités achetées des « poissons frais (découpés) par vendeur ».
Des importations privilégiées
Les restrictions sur les importations et les surplus disponibles (conséquence de la fermeture des restaurants, cantines, etc.) n’ont pas profité aux espèces nationales. Selon les chercheurs, « la truite fraîche [française] semble prendre de plus en plus d’importance même si sa consommation reste anecdotique par rapport au saumon ou au cabillaud frais ». Le saumon et le cabillaud restent parmi les poissons les plus consommés par les Français. En 2020, les achats des ménages pour leur consommation à domicile et les importations ont progressé pour ces deux poissons. Il semble que cette tendance se soit accentuée en 2021 (+34,2 % en volume par rapport à 2017-2019). Pour ces deux produits, la part de la production française en 2017 est faible (6 % pour le cabillaud), voire inexistante (0 % pour le saumon), rappellent les chercheurs.
Pas de changement majeur en 2020
De nombreux changements ont été observés pendant le premier confinement, comme la substitution du poisson frais vers le préemballé. Toutefois, le premier confinement était une période trop brève pour qu’il y ait de réelles conséquences pour l’année 2020, précisent les chercheurs. Le poisson frais est resté le produit de la pêche et de l’aquaculture le plus consommé en France en 2020. Par ailleurs, en comparaison à la période 2017-2019, il n’y a pas eu de changements significatifs sur les quantités achetées.