Plastique : « des enjeux non perçus derrière l’effet d’annonce »
Les Marchés Hebdo : Lundi 9 décembre, l’Assemblée nationale a voté un amendement pour tendre vers l’arrêt de la mise en marché d’emballages plastique à usage unique d’ici à 2040. Qu’y comprenez-vous ?
Emmanuel Guichard : La ministre Brune Poirson s’est exprimée à plusieurs reprises sur le sujet dans la semaine qui a suivi, sans éclairer sur le périmètre concerné. Elle campe sur une transposition à outrance de la directive européenne sur les plastiques à usage unique. Nous suivons depuis deux ans et demi la feuille de route de l’économie circulaire. Nous participons à l’objectif de 100 % d’emballages collectés et recyclés en 2025, fixé par le président de la République. Et avons déjà atteint 20 % de l’incorporation de matière recyclée dans l’ensemble des emballages plastique. Les intentions affichées sont contraires à l’esprit même de la loi discutée, qui ambitionne de développer une économie circulaire.
LMH : Quels ont les enjeux dans le secteur alimentaire ?
E. G. : Sans plastique, impossible de préserver la viande et le poisson ; on éliminerait la plupart des emballages primaires ; on générerait de gros investissements de conditionnement, ce qui va peser sur les prix ; on devrait remplacer le film de palettisation en usine. Et d’autres enjeux qui ne sont pas perçus derrière l’effet d’annonce.