Pays de la Loire : 130 millions d'euros pour l'agri-alimentaire
Le président du conseil régional, Bruno Retailleau, a présenté son plan stratégique pour 2017-2020. Sa vision a été construite en concertation avec les agriculteurs, les industriels, les distributeurs et les consommateurs. Explications.
Réagissant à la crise agricole, la Région Pays de la Loire avait présenté en février dernier un plan d’urgence en vingt mesures. Le 2 décembre, c’est sa vision stratégique pour l’agri-alimentaire que Bruno Retailleau, le président du conseil régional, a dévoilé aux acteurs ligériens réunis à l’Hôtel de Région. « Il n’y a pas d’avenir pour l’économie régionale sans une agriculture et un agroalimentaire forts », a-t-il martelé, rappelant le deuxième rang national de sa région sur les deux secteurs. Ce plan stratégique mobilisera sur 2017-2020 130 millions d'euros (M€) de crédits régionaux, pour un total de 200 M€ en incluant les contreparties apportées par l’État et l’Europe. Il se décline en quatre axes : créer, rayonner, protéger et fédérer.
Étude de consommateurs et tables rondes
La stratégie adoptée par la Région se veut avant tout « partagée » avec l’ensemble des acteurs, producteurs, transformateurs, distributeurs et consommateurs. Elle s’est appuyée sur un état des lieux de l’existant réalisé pour les onze filières régionales avec les chambres consulaires et FranceAgriMer. La Région a ensuite voulu se mettre à l’écoute des consommateurs, lançant une vaste enquête auprès de 8 000 personnes. De cette attention nouvelle va découler la création d’une « Origine Pays de la Loire », qui vise à mieux identifier et valoriser les productions régionales. « C’est une attente des consommateurs, dont une catégorie souhaite poser un acte citoyen », relève Lydie Bernard, vice-présidente du conseil régional, chargée de l’agriculture et de l’agroalimentaire. Dans un troisième temps, onze tables rondes réunissant les acteurs des différentes filières ont été organisées, rassemblant 450 participants. « Jamais une telle concertation n’avait eu lieu. Cette filière n’est pas assez organisée, il n’est pas normal d’attendre des crises pour faire des tables rondes », estime Bruno Retailleau. Lequel veut installer ces rencontres de manière régulière.
« Chasser en meute » à l’export
De façon générale, la dynamique collaborative inspire la stratégie régionale. « La capacité à coopérer et à organiser des écosystèmes de filière est une dimension de la compétitivité », note Bruno Retailleau. À l’export, le « chasser en meute » sera facilité. Un plan d’actions va être construit avec Food'Loire, CCI International, l’Agence régionale et les interprofessions. La Région a déjà étoffé son bureau à Bruxelles et va créer un groupe ligérien composé de consulaires, de privés et de coopératives pour y faire valoir ses intérêts. Les relations avec les Régions voisines seront renforcées, notamment avec la Bretagne en vue de coécrire une nouvelle feuille de route d’innovation agroalimentaire interrégionale.
En lien avec les professionnels et la GMS, un appel à manifestation pour l’organisation de « mini-salons de l’agriculture » en Région sera lancé en 2017. Un plan SOS Protéines sera lancé afin de réduire la dépendance des éleveurs aux marchés extérieurs. La Région souhaite aussi rouvrir le dossier des retenues d’eau pour sécuriser les exploitations au niveau des ressources hydriques. Le plan comprend aussi des mesures de soutien à l’innovation, au manger local en restauration collective, et au bio via la quête de fonds européens.
L’installation des jeunes, une priorité
La Région Pays de la Loire a perdu un tiers de ses exploitations agricoles sur 2000-2010. Et dans les dix ans, 45 % des exploitations changeront de main. Afin de soutenir l’installation des jeunes et de créer de l’emploi, la Région va dès le début 2017 mettre en place avec la Safer un mécanisme de portage foncier des terres agricoles et revaloriser la dotation des jeunes agriculteurs. Elle va aussi aider les jeunes qui s’installent à souscrire à des assurances climatiques. Côté formation, des ambassadeurs issus des secteurs de l’agriculture et de l’agroalimentaire iront au contact des jeunes dans les lycées. Et l’offre sera revisitée pour « avoir des formations demandées par les entreprises et pour les entreprises ».