Sial : « Il faut récupérer les marchés perdus en Europe », selon Pascale Thieffry, Business France
En amont du Sial qui s’ouvre le 15 octobre, Pascale Thieffry, directrice du département agroalimentaire de Business France, revient pour Les Marchés sur les enjeux de l’exportation en Europe, mais aussi dans les pays tiers, des relais de croissance à ne pas négliger.
En amont du Sial qui s’ouvre le 15 octobre, Pascale Thieffry, directrice du département agroalimentaire de Business France, revient pour Les Marchés sur les enjeux de l’exportation en Europe, mais aussi dans les pays tiers, des relais de croissance à ne pas négliger.
Vous allez dévoiler votre livre blanc « Où exporter en 2023 ? » dans le cadre du Sial. Quels sont les grands chiffres à retenir ?
« L’export se porte plutôt bien »
Les marchés européens valent-ils encore la peine de s’y pencher ?
« Il ne faut pas perdre de vue les forts relais de croissance des pays tiers »
Quelles sont les principales destinations européennes des produits alimentaires français ?
Quelles sont les opportunités, sur quels marchés et pour quels types de produits ?
Avant la crise du Covid et la guerre en Ukraine, vous mettiez en avant les marchés d’Europe de l’Est, en particulier la Pologne, comme débouchés à approfondir. Est-ce toujours le cas ?
« Malgré la situation, la Pologne reste toujours un marché important à exploiter »
Pour quels types de produits ?
Justement qu’en est-il pour le bio ?
Le bio a-t-il davantage la cote à l’étranger qu’en France actuellement ?
« Il y a encore de beaux jours pour les produits français au Royaume-Uni »
Parlons du Royaume-Uni. Malgré les incertitudes économiques depuis le Brexit et les contraintes administratives, le Royaume-Uni reste-t-il toujours attractif pour les Français ?
Exporter de la viande bovine en Allemagne
Face à des concurrents néerlandais, autrichiens, polonais ou encore argentins, la France a des cartes à jouer pour poursuivre son implantation en Allemagne.
Dans l’étude sur les chaînes de valeur commerciales de la filière de la viande bovine en Allemagne, commandée par FranceAgriMer et réalisée par Business France, il est cité un certain nombre d’opportunités pour la filière bovine française. L’Allemagne est un marché stratégique pour la France. Il s’agit de son second marché à l’export avec 39 500 tonnes exportées en 2020 (+3,1 %) et un chiffre d’affaires de 210 millions d’euros (+5,5 %) ; 25 % de la viande bovine fraîche exportée de France vers l’Allemagne sont des pièces désossées (29 000 t de type carcasses, demi-carcasses, quartiers non désossés pour 10 000 t de morceaux désossés). Si le marché allemand est un marché de prix et de volume, la crise liée au Covid a rebattu un peu les cartes et sensibiliser le consommateur sur le « bien manger » et la viande française semble disposer de cette confiance. Par ailleurs, la consommation allemande se réoriente du porc vers la volaille et le bœuf.
Des échanges réguliers nécessaires
Les importateurs-grossistes en viande bovine connaissent la démarche Charoluxe. Certains ont structuré des partenariats parce qu’ils cherchent des produits à forte identification pour le milieu et haut de gamme. En revanche, il faut être vigilants sur le développement de marques qui s’appuient sur les mêmes fondamentaux, notamment de l’Irlande et de l’Autriche qui ont fait de forts investissements promotionnels. Enfin, récemment, Aldi a signifié ne plus vouloir vendre de la viande brésilienne dans ces rayons du fait de la déforestation importée. Le distributeur travaille beaucoup avec l’importateur Delta qui connaît également bien l’offre française. Des occasions peuvent être à saisir. En restauration commerciale, une offre de viandes préparées émerge, du fait du manque de main-d’œuvre et de formation. Les steaks pour burgers, les marinades, les découpes spécifiques intéressent les restaurants. En tout cas, il est nécessaire de se rendre sur place au moins une fois par an, et proposer des échanges réguliers pour renforcer l’interactivité avec les premiers metteurs en marché.