OGM : pourquoi les « faucheurs volontaires » se trompent d’ennemi
Limagrain et Biogemma, victimes samedi des « faucheurs volontaires » anti-OGM, ne sont autres que des outils français au service de l’indépendance de l’agriculture française, rappelle Jean-Michel Lemetayer dans une lettre ouverte de soutien aux agriculteurs du Puy de Dôme qui ont défendu leurs essais culturaux. Le président de la FNSEA souligne que les travaux de la coopérative et de sa filiale de biotechnologie, sont « financés sur fonds publics et professionnels». Biogemma travaille avant tout à accélérer la sélection végétale classique, a expliqué aux Marchés le directeur de recherche Alain Toppan, et pas nécessairement dans le but de produire des OGM commercialisables. Ses recherches consistent à étudier le comportement des gènes, soit isolément, soit en synergie avec d’autres. Ceux-ci, « prélevés autant que possible dans la plante de la même espèce que celle étudiée», sont isolés en interne ou par la recherche fondamentale française, à travers le programme Génoplante. Dans le cas du maïs, principal objet de recherche de Biogemma, il s’agit d’améliorer la tolérance à la sécheresse, l’assimilation de l’azote du sol, la digestibilité de l’ensilage destiné à l’alimentation animale et la résistance à des maladies fongiques... En somme, que des applications louables sur le plan de l’environnement. « La résistance à la sécheresse, c’est une ou deux tours d’eau en moins, soit 500 mètres cubes d’eau économisés ; l’assimilation de l’azote et la résistance, moins de risques de pollution et de résidus», plaide Alain Toppan. Les essais détruits samedi ne présentaient aucun risque de dissémination dans l’environnement, indique Biogemma, qui précise que les gènes étudiés étaient issus du maïs et du sorgho, et que les maïs étaient castrés afin d’empêcher leur émission de pollen.
(1) Les actionnaires de Biogemma sont Limagrain, Euralis, Ragt, Sofiprotéol et Unigrains.