3 questions à Adeline Gueltas, gérante de la société de négoce Ovotrade
Œufs : « On sent un retour de l’offre en Europe », selon la société de négoce Ovotrade
Quelles principales évolutions avez-vous notées ces derniers mois ?
Adeline Gueltas - Le bouleversement du marché européen a commencé en réalité avec le Covid. S’en sont suivies la guerre en Ukraine, puis la grippe aviaire. La logistique s’est compliquée aussi. Par exemple, pour transporter des œufs de la Pologne vers la France, il en coûtait 1 900 euros, 2 000 euros en 2022. Pour 2023, nous sommes plutôt à 3 000 € à cause de la hausse du carburant et de la main-d’œuvre. Au niveau de notre entreprise, nous ne vendons plus vers les pays tiers, les prix européens sont bien trop élevés.
Comment réussissez-vous à vous approvisionner ?
A. G. - Nous avons un bon réseau dans les pays de l’Est, Pologne, République tchèque. Ces pays ont certes été touchés par la grippe aviaire, mais ils ont su limiter les dégâts et remonter rapidement en production. Ces pays ont beaucoup fait évoluer leur production ces dernières années, avec moins de cages, davantage de sol, mais aussi de « plein air ». Nous avons aussi beaucoup de contacts avec l’Espagne, à l’achat comme à la vente. Il y a quelques semaines, nous y avons d’ailleurs vendu à l’industrie des œufs ukrainiens, qui transitent par la Pologne. C’était une première pour nous.
Quelles sont les perspectives sur le marché européen d’après vous ?
A. G. - Difficile à dire, il y a eu tellement d’imprévus, notamment sanitaires, ces derniers temps ! Le Royaume-Uni devrait rester aux achats, c’est notre principal client, il manque d’œufs, que ce soit pour la consommation ou la casserie. En revanche, on sent un retour de l’offre en Europe, le marché devrait s’apaiser.