Nutri-Score : quelles pistes de changements pour un algorithme "amélioré" ?
Le comité de pilotage européen a adopté fin juillet un algorithme « amélioré » du Nutri-Score, à la suite du rapport du comité scientifique international qui proposait quelques changements.
Le comité de pilotage européen a adopté fin juillet un algorithme « amélioré » du Nutri-Score, à la suite du rapport du comité scientifique international qui proposait quelques changements.
La Belgique, la France, l’Allemagne, le Luxembourg, les Pays-Bas, l’Espagne et la Suisse ont adopté le 26 juillet les évolutions de l’algorithme du Nutri-Score pour les aliments, élaborées par le comité scientifique.
Ce dernier avait été mandaté par le comité de pilotage européen de ces 7 pays ayant adopté le Nutri-Score pour faire des recommandations sur la mise à jour de l’algorithme. Le rapport du comité scientifique rendu en juin 2022 et détaillant les modifications recommandées pour le cas général (incluant une règle spécifique pour la viande rouge), les matières grasses et fruits oléagineux, est accessible sur le site https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/maj__rapport_nutri-score_rapport__algorithme_2022_.pdf
Parmi les modifications apportées pour l’algorithme général, on peut noter :
- Une augmentation du nombre de points pour les sucres jusqu’à 15 points, et un alignement de l’allocation des points avec le règlement Inco, sur la base d’une référence nutritionnelle à 90g/j de sucres.
- Une augmentation du nombre de points pour le sel (et non plus le sodium) jusqu’à 20 points
- Une limitation des points pour les protéines pour la viande rouge (la volaille n’est pas concernée), qui ne peut désormais obtenir plus de 2 points dans cette composante.
Des plats préparés moins bien notés
Selon le blog Nutri-Score de l'Equipe de Recherche en Epidémiologie Nutritionelle (EREN) Inserm/Inrae/Cnam/Université Sorbonne Paris Nord, ces modifications permettent d’améliorer le classement des produits de la pêche, et en particulier les poissons gras sans ajouts de sel ou d’huile, de classer les fromages à pâte pressée à faible teneur en sel dans la catégorie C, de déprécier les produits à forte teneur en sel ou en sucre. Quant aux produits composites types plats composés prêts à consommer, pizzas, etc, les chercheurs notent qu’ils sont généralement dégradés d’une classe du Nutri-Socre, passant en moyenne des classes A-B aux classes B-C voire D pour certaines catégories de produits comme les pizzas.
Ces changements ne seront vraiment opérationnels que quand le comité scientifique aura également rendu ses conclusions sur les boissons. Le calendrier de mise en œuvre n’est pour l’heure pas précisé.
« A partir de la date d’entrée en vigueur du nouvel algorithme, une période suffisamment longue sera laissée aux opérateurs pour permettre la mise en œuvre du logo », détaille-t-on dans un communiqué du ministère de la Santé et de la Prévention et de Santé publique France.