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Sécurité sanitaire
Novolyze : des germes pour valider des procédés

La société française de biotechnologie va développer la production et les ventes de ses kits de germes Surronov grâce à une levée de fonds de 2,2 millions d’euros. Explications.

Les ingrédients, comme ces farines, peuvent être inoculés par les germes modèles secs.
© DR

Société innovante dans la prévention et la réduction des risques d’infections alimentaires, Novolyze, a levé 2,2 millions d’euros (M€). Ces fonds comprennent 1,2 M€ venant d’investisseurs privés (via Anaxago), de « family offices » et de « business angels », et 1 M€ sous forme d’avances et subventions publiques, notamment dans le cadre du programme investissement d’avenir. Cette société française espère développer ses ventes en Europe alors qu’elle réalise à ce jour 97 % de son chiffre d’affaires à l’étranger. Ses ventes se sont notamment développées aux États-Unis, qui représentent 60 % de son chiffre d’affaires.

L’entrée en vigueur du Food safety modernization act (FSMA), à la fin 2016, a été un détonateur pour cette entreprise née en 2012. Le fondateur et directeur général de Novolyze, Karim-Franck Khinouche, y voit « l’une des plus grandes évolutions réglementaires en matière de sécurité des aliments depuis plus de 70 ans ». Cette réglementation contraint les industriels américains à valider leurs procédés de décontamination. Une façon de valider ces procédés est d’introduire des germes modèles inoffensifs (des micro-organismes non pathogènes imitant la résistance d’une bactérie pathogène cible comme les salmonelles, la Listeria ou encore les E. coli) et de mesurer la destruction de ceux-ci.

Limagrain Céréales Ingrédients, un client français

« Cette méthode a longtemps été très contraignante, en nécessitant de bloquer les lignes de production, de préparer les cultures. La prestation comportait une part importante d’expertises. Elle était onéreuse », considère Karim-Franck Khinouche, qui propose de la « démocratiser ». Novolyze produit sur le mode industriel à Daix (Côte-d’Or) des kits de germes modèles sous forme sèche. Ces germes sont non pathogènes, à l’instar des probiotiques. Ces kits prêts à l’emploi offrent au moins quatre avantages, selon l’argumentaire destiné à la presse : une adaptabilité à une large gamme de produits alimentaires (laits en poudre, farines, viandes, poissons, pâtisseries, jus, etc.) ; une possibilité de les incorporer directement dans l’outil industriel ; une résistance thermique adaptée aux pathogènes simulés ; une stabilité et durée de vie optimale, stable durant plusieurs mois.

L’usage de kits promet une maîtrise dans la durée des risques de contamination en réduisant les coûts d’analyse. « L’industriel peut aussi envisager d’optimiser les paramètres de son procédé », ajoute le dirigeant. En optimisant sa cuisson, torréfaction, stérilisation, pasteurisation ou désinfection, l’industriel peut faire des économies ou des gains de productivité. Novolyze est en train d’embaucher des commerciaux pour développer en Europe ses kits sous sa marque déposée Surronov. L’entreprise fait valoir des taux de satisfaction de l’ordre de 90 % auprès des clients actuels.

Limagrain Céréales Ingrédients est un client français non confidentiel de Novolyze. Son procédé de traitement des farines Farigel est renforcé grâce aux tests mettant en œuvre des germes modèles à peine plus résistants que les salmonelles et E. coli à éliminer.

Poudre de lait : mieux contrôler les risques en amont

La production de poudres de lait passe par la pasteurisation du lait liquide. Il s’agit de ne pas contaminer les tours de séchage difficilement nettoyées et désinfectées. Or, les contrôles basés sur l’échantillonnage peuvent ne pas détecter la présence de micro-organismes pathogènes, souvent très sporadiques. Mieux vaut, selon Novolyze, s’assurer d’une pasteurisation efficace en amont. Les salmonelles font partie des bactéries dont le comportement peut être imité par un germe cultivé dans des conditions précises (de température, d’alimentation, etc.).

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