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Négociations commerciales : les demandes de hausses de prix sont-elles « décorrélées de la réalité » ?

Les négociations commerciales se poursuivent, sous tension alors que les distributeurs cherchent à enrayer l’inflation, mais que les agroalimentaires demandent des hausses. De telles demandes sont-elles justifiées ?

une salle de réunion avec un homme et une femme d'affaire. au dessus de leur tete des bulles de BD, dans l'une une flèche qui monte, dans l'autre une flèche qui descend . ils ont l'air faché. style illustré
Les distributeurs sont vent debout contre les hausses demandés par les opérateurs de l'agroalimentaire
© Généré par l'IA

Thierry Cotillard, président du groupement Les Mousquetaires, a évoqué, sur France Info le 9 janvier, « de très grandes marques qui sont venues avec des hausses de tarifs de l'ordre de 6 à 7, voire 8%, c'est énorme et totalement décorrélé de la réalité économique ». Il estime en effet que les coûts des matières agricoles ont baissé. Or, en novembre, selon Agreste, les prix à la production des produits agricoles augmentaient de 1,5 % sur un an. 

 

 

Lire aussi : Est-ce possible de produire une alimentation à bas prix en France ?

Des prix de revient qui ne baissent pas forcément

Ce sont surtout les prix des céréales et des pommes de terre qui ont reculé (-3,7 % et -10,1 % respectivement), ainsi que les volailles (-4,7 %). Mais les prix des autres produits entrant dans la composition des produits alimentaires élaborés ont, pour certains, beaucoup augmenté. Ainsi le prix du beurre a flambé de 82 % cet automne, le cacao a pris 90 % en trois mois, les prix du café ont dépassé des plus hauts en 52 ans. Les prix spot des œufs destinés à la fabrication d’ovoproduit dépassent leur niveau d’un an plus tôt depuis début octobre. Quant aux prix de la viande bovine, ils sont restés élevés. « Ces éléments font notamment partie de la réalité des industriels, petits comme grands, et sont à prendre en compte par l'ensemble des parties prenantes » réagit ainsi Gilles Rouvière, directeur général de l’Alliance 7, sur LinkedIn.

Lire aussi : Egalim : le Sénat propose des négociations commerciales plus courtes mais pas plus simples

Mondelez demande des hausses conséquentes

Le géant américain des biscuits et chocolats Mondelez a assumé le 10 janvier demander des «augmentations de prix en France» en raison de charges toujours élevées, plusieurs distributeurs lui reprochant des hausses excessives. L'entreprise met en avant la flambée du prix du cacao notamment, et dit faire face à des coûts de production toujours élevés (énergie, emballage, transports), dans un communiqué transmis à l'AFP. Mondelez plaide n'avoir «pas répercuté toutes les augmentations de coûts subies» sur les prix négociés avec les distributeurs depuis 2022, ce qui «impacte significativement (sa) profitabilité en France», expliquent nos confrères d'Agra Presse. 

Les PME ne sont pas épargnées dans les négociations

« Les relations entre fournisseurs PME-ETI et distributeurs deviennent de plus en plus difficiles avec une distribution qui se concentre dans un contexte de baisse de la consommation », regrette la Feef. 

Lire aussi : Egalim : « il est évident qu’on ne peut traiter PME et ETI comme les grands groupes »

Ce qui explique peut-être que les petits fournisseurs demandent, en moyenne des hausses de 2,8% contre 6,4% pour les grands fournisseurs, toujours selon M. Cotillard. « Beaucoup trop de PME doivent encore choisir entre plier ou être déréférencées » dénonce ainsi Gilles Rouvière.

Lire aussi : Viande, volaille, lait, comment ont évolué les marges des entreprises agroalimentaires ?

 

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