Consommation
MyLabel devient un panel et un outil de course en ligne
L’application multicritère pour consommateurs avertis franchit deux étapes déterminantes : la commercialisation des données de consommation et le criblage des courses en ligne.
Cet hiver voit deux accomplissements majeurs pour l’application myLabel, qui permet au consommateur de sélectionner ses propres critères de santé, d’environnement et d’éthique. Le premier accomplissement est un contrat commercial avec le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc) : l’étude du comportement et attitude alimentaire en France (Caf), que le Crédoc présentera en avril 2021, intégrera les données collectées par myLabel sur « les valeurs associées aux choix alimentaires ». À la suite de ce premier contrat, myLabel compte en décrocher d’autres auprès des marques.
Le second accomplissement pour myLabel est l’introduction du filtre sur le terminal d’achat en ligne du consommateur : lorsque ce dernier se rend sur le site Internet d’un distributeur, il peut faire apparaître sur les fiches des produits un émoji myLabel. Ce dernier est vert si le produit correspond à ses critères d’achat, rouge s’il n’y correspond pas.
On mesure le chemin parcouru par le consommateur
Ces deux réalisations sont en travaux depuis le lancement de l’« appli conso citoyenne » voilà deux ans, apprend-on auprès de Christophe Hurbin, cofondateur et président de myLabel.
Zoomer sur vos marques et leur environnement concurrentiel
Le partenariat avec le Crédoc démontre l’intérêt des informations collectées. Quelque 50 000 consommateurs ont téléchargé l’application sur leur smartphone. Les deux tiers environ l’utilisent, selon Christophe Hurbin, et « la plupart donnent leur accord pour que leurs actions sur l’appli servent à l’évolution des marques, mais pas à des fins publicitaires. Les données personnelles ne sont pas commercialisées », précise-t-il.
« Nous avons le plus grand panel de consommateurs, affirme-t-il, un panel indicateur des nouvelles attentes exprimées par des consommateurs cherchant à s’éclairer sur les produits. » Les actions enregistrées sont de plusieurs natures : le choix des critères, les « clics » ouvrant à différents niveaux d’information et la recherche de produits alternatifs correspondant mieux aux valeurs du consommateur. « On mesure le chemin parcouru par le consommateur, de sa prise de conscience à la recherche active des produits conformes à ses valeurs », résume Christophe Hurbin. « Nous avons la capacité de zoomer sur vos marques et leur environnement concurrentiel », adresse-t-il à ses futurs clients.
Plus besoin d’aller scanner
Quant aux courses en ligne, les sites de distributeurs compatibles sont déjà nombreux : Carrefour, Houra, Monoprix, E.Leclerc, Auchan, Système U, Biocoop, Franprix. D’autres, dont Intermarché, vont suivre, annonce Christophe Hurbin. En pratique, le consommateur installe la fonction à partir du site Internet de myLabel ou de l’application. Lorsqu’il se rend sur le site d’achat, un « pop up » s’ouvre, lui demandant s’il veut utiliser son crible myLabel. Le « panier » sélectionné sera ajouté à « ma consommation » dans l’application sur smartphone. Précision importante : aucunes données ne sont transmises au site marchand.
L’Éco-Score parmi vingt et un critères
L’application myLabel propose sept critères dans chacun des trois domaines observés : santé, environnement, éthique, soit vingt et un critères personnalisables. L’Éco-Score mesure l’impact environnemental ou écologique des produits alimentaires. Mais l’évaluation écologique de myLabel va au-delà en explorant d’autres domaines comme la biodiversité et les bénéfices des labels bios. « Là où l’Éco-Score est un peu faible ou biaisé, nous disposons d’autres sources qui viennent compléter l’image de critères écologiques et autres », commente Christophe Hurbin. MyLabel recueille les évaluations de dix-huit « tiers de confiance indépendants » et va vers les vingt-quatre. Ces sources sont l’Ademe, Greenpeace, Oxfam, CIWF, 60 millions de consommateurs, Fair(e), etc., et Open Food Facts pour l’Éco-Score.