Melon : stabilisation de la production européenne
Les grands équilibres sont-ils figés entre la France, l’Espagne et le Maroc ? Les surfaces s’annoncent en tout cas stables pour la campagne 2017.
La production de melons a échappé, en grande partie, au gel du mois d’avril. « Les cultures les plus avancées sont des cultures sous abris, elles ont donc été protégées au moment des périodes de gel », expliquait Bernard Borredon, coprésident de l’Association interprofessionnelle melon (AIM), il y a quelques semaines au Medfel. Délivrées au salon, qui s’est tenu à Perpignan à la fin avril, les prévisions de récolte 2017 ne promettaient pas de grand chamboulement pour la campagne qui s’ouvre.
Du côté des surfaces, l’heure est à une relative stabilité dans la majeure partie des bassins de production. Au Maroc par exemple, dont la production est aujourd’hui bien avancée, seule la région de Marrakech était donnée en progression avec 1 100 hectares, dont 450 à 500 hectares sous serres. Le charentais vert y représente 90 % de la production. À Dakhla dans le sud du Maroc et à Kénitra, les surfaces sont stables : respectivement 250 hectares de charentais verts et 150 hectares de charentais jaunes. Le bassin d’Agadir a perdu de l’importance, n’y subsiste que 50 à 80 hectares de charentais verts.
L’Espagne marque, elle aussi, le pas, annonçait ensuite Catherine Taussig de l’Association provençale de recherche et d’expérimentation légumière (APREL) qui réalise ces prévisions. La principale région productrice, les bassins de Murcie et d’Alicante, est stable avec 3 800 hectares dont 80 % de charentais jaunes, tout comme les deux autres bassins d’Andalousie avec 500 hectares de charentais jaunes et d’Almeria 300 hectares de charentais verts. Le pic de la production espagnole est attendu pour la semaine du 20 mai, avec une présence qui va perdurer jusqu’en juillet et août. Notamment avec l’étalement voulu par certains producteurs espagnols du calendrier de production avec des productions spécifiquement destinées au marché français.
Progression dans le Sud-Est français
« Il faut noter cette année, la stabilisation des productions au Maroc et en Espagne, même si les volumes restent très importants pour notre marché », précise Bernard Borredon. Stabilité qui fait un peu moins craindre des bouleversements de marchés. En France aussi, la stabilité est de mise pour la production nationale. Les seules évolutions se jouent entre les différents bassins de production. Le Centre-Ouest est en recul avec 4 500 hectares dont 20 hectares de serres quand le Sud-Ouest est stable avec 3 500 hectares dont 100 hectares de serres. Le Sud-Est progresse à 5 700 hectares dont 550 hectares de serres.
À la fin avril, les cultures étaient globalement dans leur calendrier habituel, avec sur certaines zones une légère avance. Le Sud-Est sera présent sur juillet et août, mais les premiers melons français sont entrés en magasins fin avril-début mai pour les cultures en abris chauffés. Les cultures sous grands abris froids doivent arriver ces jours-ci avec un pic de production attendu aux alentours du 25 mai, et les premiers melons produits sous chenilles sont attendus pour la fin du mois de mai. « Les plantations sont stables et c’est un bon point, parce que cela montre que les producteurs continuent de croire dans cette production en dépit des difficultés », commente Bernard Chiron, coprésident de l’AIM.