Traiteur
Martinet cède une part minoritaire de son capital
Le groupe Martinet cède une partie de son capital pour repartir de plus belle grâce à une nouvelle stratégie basée notamment sur les salades traiteur végétales et bios, segment où la marque compte continuer d’innover en toute légitimité.
Depuis début janvier, le groupe Martinet accueille de nouveaux investisseurs. Les fonds spécialisés dans l’agroalimentaire Sofiprotéol et Agro Invest se sont emparés, à parts égales, de 16 % du capital, les 84 % restants demeurant aux mains de la famille Martinet et de son célèbre fondateur. Ce n’est pas la première fois que Martinet tente l’aventure de l’investissement. Dans les années 2000, le groupe de Saint-Quentin-Fallavier (38) avait déjà cédé 12 % à Unigrains, lesquels avaient ensuite été repris par Banexi et Naxicap, avant d’être rachetés par Pierre Martinet en 2005.
Aujourd’hui, après une période de turbulences liée à l’échec de l’activité boisson, le groupe Martinet est reparti sur des bases assainies, suffisamment pour séduire à nouveau le monde de la finance.
Face à Coca et Pepsi, nous n’étions pas de taille
« Nous nous sommes retrouvés face à Coca et Pepsi, nous n’étions pas de taille. L’activité n’a jamais dépassé 1 % du chiffre d’affaires, nous avons donc pris la décision de mettre l’usine à l’arrêt plutôt que de continuer à perdre de l’argent », explique Pierre Martinet. Aujourd’hui, le traiteur intraitable et ses nouveaux partenaires tablent sur une croissance interne et un développement à l’étranger des gammes de salades traiteur végétales et bios, en phase avec la demande des consommateurs. « Le potentiel est encore énorme, et nous pouvons compter sur notre légitimité, notre savoir-faire et notre compétence pour développer ce marché porteur », s’enthousiasme Pierre Martinet qui précise tout miser sur les graines « couscous, quinoa, boulgour et maintenant sarrasin, riches en protéines et en fibres ».
À Agro Invest, on affirme avoir été « séduit par le positionnement dynamique de l’entreprise sur le végétal et le bio », tandis que Sofiprotéol a déjà prévu de « développer l’offre végétale et bio ». Les deux investisseurs seront présents au conseil d’administration afin d'« accompagner et de conseiller le groupe dans ses décisions et futures orientations », informe Pierre Martinet.
Augmenter la capacité de production
Cette stratégie prioritaire, en faveur du développement des recettes végétales et bios, est déjà en marche puisque des travaux ont commencé au siège de groupe à Saint-Quentin-Fallavier. L’objectif : agrandir l’unité de production de façon à augmenter sa capacité de production de salades traiteur de 10 000 tonnes par an à 45 000 tonnes, contre 35 000 tonnes aujourd’hui. Une nouvelle zone de stockage de 400 tonnes sera également construite, portant la capacité de stockage du site à 900 tonnes, soit de quoi fournir les clients pour deux à trois jours. Au total, la surface construite du site devrait passer de 19 000 m2 à 23 000 m2.
Ces travaux, qui ont débuté fin décembre 2018 s’achèveront en fin d’année, avec une mise en route prévue en février 2020, laquelle devrait s’accompagner du recrutement de 25 à 30 nouveaux collaborateurs. Ce projet représente un investissement de 14 millions d’euros, 7 millions pour la construction des bâtiments et 7 autres millions pour les équipements. Par ailleurs, 5 millions d’euros ont également été prévus par le groupe pour les divers travaux et l’entretien des trois autres sites industriels.
Exporter plus et se délocaliser
Autre pilier de la nouvelle stratégie du groupe Martinet, l’exportation et la croissance externe. Pour faciliter son expansion à sur le marché international, Pierre Martinet a recruté il y a à peine un an un directeur général adjoint, Olivier Terme, ancien de Sony, dont la tâche est de trouver de nouveaux marchés à l’étranger et pousser le pourcentage de produits Martinet à l’exportation. « Cela fait dix ans que nous réalisons 5 % de notre chiffre d’affaires à l’export, C’est trop faible, déplore Pierre Martinet, mon rêve serait d’atteindre les 10 % ! »
Il vise particulièrement le marché espagnol où, même si la marque Martinet est déjà présente, seulement 8 % des consommateurs achètent des salades traiteur, et où « le potentiel de progression est énorme », selon lui. Pierre Martinet n’exclut pas la possibilité d’y racheter une entreprise afin de produire directement sur place des produits adaptés aux attentes locales. Enfin, dernier volet de cette nouvelle stratégie, le retour en force de la marque.
Mon rêve serait d’atteindre les 10 %
Le traiteur entend remettre en avant sa marque principale Pierre Martinet, ainsi que les deux autres plus confidentielles, La Belle Henriette et Randy, aussi bien en GMS que sur le marché de la restauration. Pour cela, le groupe a décidé cette année de réduire sa fabrication de MDD de 8 000 tonnes. Grâce à ces nouvelles mesures, Pierre Martinet envisage d’augmenter en 2019 son chiffre d’affaires et ses volumes de vente de 8 % chacun, profitant de l’environnement propice du marché et de la défection de certains concurrents comme Stalaven ; lequel laisse un peu de place après l’arrêt de certaines de ses activités. Pour y parvenir, le groupe a prévu de lancer une dizaine d’innovations réparties sur avril et octobre (voir encadré), et de soutenir ces lancements par de la publicité en télévision, des jeux concours et dans les magasins, ainsi que des campagnes sur Internet.
Plusieurs innovations prévues au printemps
Pour ce printemps, la marque Pierre Martinet lance une série d’innovations centrée sur le végétal, le bio et les graines. Au menu, une salade de boulgour aux cranberries et noisettes et une autre au sarrasin, légumes et cranberries, lesquelles viennent compléter la gamme à succès baptisée Végétal, qui comptera désormais six références. Deux recettes exotiques font également leur entrée en avril dans les linéaires : la thaïe (pâtes, poulet rôti, gingembre, sésame) et la berbère (semoule de blé, dattes, cumin). Enfin, le taboulé oriental bio en portion familiale de 400 g vient rejoindre la gamme de salades traiteur biologiques Pierre Martinet, déjà forte de quatre références en barquette de 250 g (taboulé aux fruits secs, taboulé oriental, salade de lentilles et salade de quinoa).