L’usine d’Ebly SAS en Eure-et-Loir est en pleine expansion
Le site de préparation du blé prêt à cuire Ebly et du riz micro-ondable Uncle Ben’s fait palpiter le cœur de la Beauce. L’activité a progressé l’an dernier et un nouveau coup d’accélérateur est donné par le lancement des mélanges à cuisson rapide.
L’embauche va bon train à Marboué, petite commune d’Eure-et-Loir à proximité de Châteaudun. De son bâtiment vert et crème planté au milieu des champs de blé, Ebly SAS (près de 44 millions d’euros de chiffre d’affaires, en croissance de 8 %) vient de recruter vingt-deux contrats à durée indéterminée, portant son effectif total à 125 salariés, et en recherche neuf supplémentaires. Ce sursaut d’activité, salué par les élus locaux, trouve sa source dans la distribution en France et l’exportation du riz et autres céréales transformées sur le site de cette société partagée à 51 %-49 % entre Mars Food France et la coopérative Axéréal. En outre, Mars Food France lance quatre mélanges céréaliers en sachet de cuisson à l’eau : trois produits Uncle Ben’s à dominante riz et un produit Ebly à dominante blé. Jusqu’alors, ces marques portaient sur des céréales simples : riz seul ou blé seul. Désormais, d’autres grains sont associés, comme le couscous, le quinoa et le sarrasin. Ceci pour répondre au souci des consommateurs de diversifier et d’équilibrer leur alimentation sans avoir à changer le mode de cuisson. Ces mélanges sont prêts en 10 ou 12 minutes.
À Marboué, on parle le langage du groupe Mars. Le responsable de l’intégration des salariés veut embaucher au plus vite les « associés » afin de les former aux méthodes. Les auditeurs s’appliquent aux mêmes référentiels des marques Mars à travers le monde ainsi qu’en France où sont bien connus les produits asiatiques Suzi Wan et les confiseries M&M’s ou Twix. Les cadres circulent à travers le groupe, comme la directrice de l’usine de Marboué, Ainhoa Gonzalez, Espagnole au prénom basque, arrivée chez Ebly en fin 2015 après avoir exercé dans une usine du groupe en Alsace. Les « cinq principes de Mars » s’affichent à l’entrée des ateliers, invitant les associés à travailler pour le consommateur, contribuer au succès de tous, être solidaires, employer les ressources avec efficacité pour préserver leur liberté d’action.
Une usine à taille humaine au sein d’un grand groupe
Stéphanie Domange, directrice générale de Mars Food France et présidente du « board Ebly », a rappelé à l’inauguration de la nouvelle ligne le 29 septembre que « Mars, et ses 80 000 associés dans le monde, restait une entreprise familiale, appartenant 100 % à la famille Mars, non cotée » et par conséquent non soumise à la pression d’actionnaires. Les associés d’Ebly croisés à l’inauguration de la joint-venture se disaient satisfaits de travailler dans une usine à taille humaine au sein d’un grand groupe. L’histoire d’Ebly est celle d’un captage économique par une petite filiale de coopératives céréalières. Après une période d’indépendance, elle a fondé en 2000 Ebly SAS avec Mars Food France, et intégré en 2004 la production des sachets micro-ondables Uncle Ben’s et Ebly. Elle intègre aujourd’hui la production des mélanges à cuire, alors que l’usine Uncle Ben’s en Belgique aurait pu aussi l’intégrer. « Ebly SAS avait les capacités et les compétences pour ces nouvelles productions ; et puis les mélanges comprennent du blé », justifie Emmanuel Foy, le responsable de la supply chain de Mars Food pour l’Europe et la Russie.
Ebly SAS se préparait depuis deux ans à ce développement et a relevé le défi d’augmenter rapidement la production de sachets micro-ondables, constituant 70 % de son tonnage de produits finis après une progression de 11 % en 2015, selon la directrice industrielle, qui attend une nouvelle croissance de 7 % pour 2016 et du même ordre pour 2017. « Nous sommes passés des 3x8 aux 4x8 pour produire le week-end en ménageant nos forces. Il fallait une nouvelle équipe pour cela et nous avons embauché », retrace-t-elle.
Les défis relevés par Ebly SAS et Axéréal
En 2015, 2,5 millions d’euros ont été investis pour accroître la productivité, et cette année, 1,7 million d’euros le sont, essentiellement pour mettre en place les équipements de mise en œuvre des nouvelles céréales et de mélanges. Ces montants sont « de l’ordre du bel investissement », selon Denis Degez, directeur financier de Mars Food France et directeur général d’Ebly SAS. Alors que, fait inédit en 2016, la collecte de blé dur en Beauce ne se prête pas à la transformation en blé Ebly, Axéréal relève pour sa part le défi d’approvisionner en blé dur l’usine d’Ebly. Tanguy Poupart, directeur général adjoint d’Axéréal, précise que 70 % du tonnage viennent de la coopérative du Sud-Ouest Arterris, sa partenaire dans le commerce du blé dur, et 30 % de Vendée.
Production tirée par le marché
Le tonnage produit par l’usine Ebly, de 22 000 tonnes, a progressé de 7 % en 2015, et 4 % sont attendus pour 2016. La croissance a été de 11 % pour les produits micro-ondables, catégorie devant progresser encore de 7 % en 2016 puis en 2017, grâce au développement des ventes sur les principaux marchés que sont la France et l’Allemagne. Les boîtes de mélanges secs ont commencé de paraître dans la distribution en septembre. Elles vont aussi s’exporter, particulièrement en Belgique, en Suisse, en Irlande et au Royaume-Uni. Leur montée en production doit faire croître la production de céréales à cuisiner de 6 000 tonnes aujourd’hui à 8 000 tonnes.