L'Italie mollit sur les OGM
Rome, qui se manifestait vaillamment à Bruxelles en faveur de la défense du moratoire européen contre les OGM, effectue un revirement qu'a observé la Mission économique de France en Italie. Un indice tangible en a été donné avec le vote italien en avril dernier au Conseil agriculture en faveur de l'autorisation du maïs BT 11.
Jusqu'alors, la réticence italienne à l'égard des OGM était le fait du ministre italien de l'agriculture, M. Alemanno, fervent défenseur de l'authenticité des produits agricoles italiens, qui estimait que l'Italie ne tirerait aucun avantage des matières premières génétiquement modifiées. Mais le jeu des compétences fait que l'évaluation scientifique et l'utilisation confinée des semences OGM incombent au ministre de la Santé. Ce dernier, M. Sirchia, estime qu'après une évaluation scientifique favorable, aucune raison ne motive l'interdiction d'un OGM. D'autre part, la dissémination dans l'environnement est du ressort du ministère de l'Environnement. Enfin, le ministre des Activités productives, M. Marzano, voit dans les biotechnologies un moteur de développement et de croissance en Italie.
Si bien que le ministre de l'Agriculture s'était retrouvé isolé lors du vote d'un projet de loi limitant drastiquement les possibilités pratiques de cultures d'OGM.
L'opinion publique est décontenancée par la position de l’Italie lors du dernier vote européen. Derrière le discours jusqu'alors dominant se résumant en substance à « Italie = zéro OGM », elle découvre toute la complexité de la question s'articulant entre expérimentations, cultures, utilisations pour la transformation, importations, consommation animale et consommation humaine. Or, la péninsule importe force maïs et soja d’Amérique du Sud pour ses élevages de porc et de volaille.