Pomme de terre
L’industrie tire l’expansion des cultures
Le débouché de la transformation permet d’absorber plus de 1 million de tonnes de pommes de terre de consommation de la production nationale. Il lui offre aussi un écoulement à l’exportation du même ordre et assure le développement de cette culture dans l’Hexagone.
Le débouché de la transformation permet d’absorber plus de 1 million de tonnes de pommes de terre de consommation de la production nationale. Il lui offre aussi un écoulement à l’exportation du même ordre et assure le développement de cette culture dans l’Hexagone.
La campagne 2018-2019 n’a pas été facile pour la filière des pommes de terre destinées à la transformation (hors féculerie) confrontée à des difficultés allant de l’arrachage en passant par les mauvais rendements, les problèmes de qualité ou de stockage et de conservation, à l’exécution des contrats contrariée par des difficultés d’offres. Habituellement, l’approvisionnement des usines de transformation de la pomme de terre passe par une contractualisation entre les producteurs et les industriels, supérieure à 75 %, le marché libre ne représentant qu’une source d’appoint.
Pour la campagne écoulée, les problèmes de réalisation des contrats créés par une récolte décevante ont obligé les industriels à plus recourir au marché libre qui a augmenté de 60 %, atteignant 12 % des approvisionnements. Dans le même temps, les importations reculaient de 12 %, à 153 000 tonnes.
La répartition des tonnages de tubercules travaillés par rapport à la fabrication de produits finis a été la suivante : produits surgelés (essentiellement frites) 64 %, déshydratés 17 %, chips 13 %, autres 6 %.
Les frites surgelées, moteur de la consommation
Cette prédominance des frites surgelées dans les tonnages travaillés se retrouve logiquement dans les chiffres de consommation. Selon le panel Kantar Worldpanel sur les achats des ménages pour une consommation à domicile, le panier d’achat est très stable cette année. Il se compose principalement des frites et spécialités surgelées (73 % des achats en volume, 48 % en valeur), puis viennent les chips (18 % en volume et 41 % en valeur), les produits déshydratés (6,5 % en volume et 9 % en valeur) et les produits cuits sous-vide (2,5 % en volume et en valeur).
Par rapport à la campagne précédente, la consommation de chips est en très légère hausse ; la baisse des ventes de produits déshydratés se poursuit ; les produits surgelés sont en hausse de 1,4 % en volume et 7,6 % en valeur, grâce principalement au segment des frites surgelées dont la consommation a fortement progressé en volume (+3,2 %) et encore plus en valeur (+11,7 %). Les ventes baissent une nouvelle fois pour les produits sous-vide.
Toutes catégories confondues, les achats des ménages se sont élevées à 828 millions d'euros en 2017-2018, en hausse de 3,7 % par rapport à l’année dernière.
Pommes de terre fraîches contre produits transformés
La France est le plus grand pays exportateur mondial de pommes de terre de consommation, en moyenne 2 Mt par an, dont une part importante est dirigée vers les usines de nos partenaires européens, Belgique surtout et Pays-Bas. On les retrouve en grande partie, sous forme de produits transformés sur notre marché. Car la France est lourdement importatrice de produits finis et la balance de notre commerce extérieur pour ce secteur atteint, malgré une légère amélioration l’an dernier, -322 millions d'euros.
Des centaines de milliers de tonnes de pommes de terre françaises trouvent chez nos voisins leur valeur ajoutée. Ce débouché industriel, notamment du nord de l’Europe, assure l’expansion des surfaces cultivées de pommes de terre dans l’Hexagone, (+13 % en 5 ans).