Oléoprotéagineux
Les tensions entre pays de l’Opep plombent les prix du colza
La réunion entre les pays de l’Opep et ses alliés les 5 et 6 mars à Vienne n’a débouché sur aucun accord concernant une limitation de la production mondiale de pétrole.
La réunion entre les pays de l’Opep et ses alliés les 5 et 6 mars à Vienne n’a débouché sur aucun accord concernant une limitation de la production mondiale de pétrole.
Période du 3 au 10 mars. Les prix du colza ont nettement reculé durant les sept derniers jours sur Euronext et les places physiques hexagonales, suivant la dégringolade de ceux de l’or à New York et Londres. La réunion entre les pays de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses alliés, les 5 et 6 mars à Vienne, était le principal évènement suivi par les opérateurs. Et contre toute attente, aucun accord n’a été trouvé pour limiter la production mondiale de pétrole, afin d’enrayer la chute des prix, ces derniers étant plombés par le recul de la demande planétaire liée à l’épidémie de Covid-19. Pire, la réunion a révélé un gros différend entre la Russie et l’Arabie saoudite. Les pays de l’Opep, Arabie saoudite en tête, ont proposé de réduire leur production de 1,5 million de barils par jour, dont une baisse de 0,5 million de barils par jour supportée par la Russie, non membre du cartel. Cette dernière a refusé, arguant que les prix actuels n’étaient pas un problème. Réaction immédiate des Saoudiens, qui ont annoncé une augmentation de leur production de 10 millions de barils par jour ! Ainsi, l’heure n’est plus à l’entente entre les pays pétroliers, mais bien au conflit et à la chasse aux parts de marché.
Les prix de l’huile de palme à Kuala Lumpur, du soja à Chicago et du canola à Winnipeg ont tous baissé. Le fait que les autorités chinoises aient accordé des exemptions sur les taxes à l’importation de soja états-unien à certains triturateurs locaux n’a pas suffi à faire remonter les prix du soja à Chicago. Autre élément baissier : la récente remontée de l’euro face au dollar, pénalisant l’attractivité des origines européennes sur la scène mondiale. Pourtant, les fondamentaux propres au marché du colza européen sont tendus. Les fortes pluies dans l’Hexagone pénalisent les travaux dans les cultures, notamment l’apport d’engrais, rapporte Terres Inovia. Les primes sur le marché français sont stables et ont même reculé quelque peu dans certains cas, la demande se faisant discrète. En tournesol, les cotations hexagonales ont également reculé, pour les mêmes raisons que le colza (baisse des huiles, due à la baisse de l’or noir). L’intérêt acheteur se fait là aussi discret.
Offre réduite en tourteau de soja
En tourteaux, les prix du soja, du colza et du tournesol ont suivi le repli des grains. En soja, l’offre se fait rare actuellement, en pleine période de soudure de campagne. Les bateaux en provenance d’Amérique latine devraient arriver en avril dans les ports du nord de l’Europe. En colza, la baisse des prix a fait revenir des acheteurs.