Les prix des fromages industriels au plus haut en 2 ans
Mozzarella, cheddar, emmental, les prix des fromages industriels européens ont décollé cet été pour renouer avec leur niveau élevé de la fin d’automne 2022.
Mozzarella, cheddar, emmental, les prix des fromages industriels européens ont décollé cet été pour renouer avec leur niveau élevé de la fin d’automne 2022.
4653 euros/tonne au 11 septembre ; soit 37 % de plus qu’il y a un an , c’est la hausse des prix de la mozzarella sur le marché à terme EEX. La cotation du gouda jeune, à 4 666 €/tonne, y a pris quant à elle 32 % en un an.
Un marché du beurre qui s’enflamme
C’est indirectement la flambée des prix du beurre qui alimente ceux du fromage. Et cette montée des cours ne donne, pour l’heure pas vraiment de signe d’apaisement avec par exemple la cotation néerlandaise du beurre qui a atteint 8 050/tonne la semaine dernière, un niveau jamais vu dans nos historiques qui commencent en 2016. A 7850 €/tonne en semaine 36, la cotation spot du beurre Atla n’est plus que 110 €/tonne sous niveau historique de 2022 et a gagné 40 % depuis le début de l’année. Jusqu’à présent ; les laiteries communautaires privilégiaient les fabrications de fromages (+3,4 % au premier semestre) aux dépens de celles de beurre (-2 %), ce qui pourrait être amené à évoluer au vu du marché.
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Des craintes sur l’offre de lait en Europe
Cette flambée des prix des matières grasses laitières se transmet sur le marché du fromage industriel alors que la collecte laitière européenne est en période de baisse saisonnière. Et les craintes sur l’offre sont vives alors que les épidémies de FCO et de MHE s’étendent en Europe. «La baisse de production est de 5 à 25% dans les troupeaux touchés par la FCO-3» expliquait la semaine dernière le président de la Coopération laitière Pascal Le Brun.
Un marché mondial demandeur
Sur le marché spot européen le cheddar s’échangeait à 4 333 $/tonne, selon la Commission, un prix plus compétitif que l’origine US (4 876 $/tonne), le marché américain étant lui aussi sous tension alors que la demande reste au rendez-vous mais que la collecte peine à suivre. Par ailleurs le fromage est un des rares produits laitiers pour lesquels les importations chinoises ne reculent pas.
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Les prix de la poudre de lait se raffermissent
Si les cours de la poudre de lait ont, dans un premier temps, échappé à la hausse qui a imprégné le marché du beurre, l’heure est dorénavant à la fermeté. Ainsi la cotation spot Atla de la poudre de lait écrémé a gagné 11 % depuis début de juillet et celle de la poudre de lait entier seulement 3 %. Les acheteurs industriels européens sont au rendez-vous mais l’export se fait plus congru puisque les importateurs des pays tiers se tournent vers l’offre néo-zélandaise beaucoup plus compétitive.