Les magasins spécialisés cherchent à se réinventer
Face au fort développement de la grande distribution sur le marché porteur des produits biologiques, les magasins spécialisés tentent des solutions pour trouver une nouvelle jeunesse.
Face au fort développement de la grande distribution sur le marché porteur des produits biologiques, les magasins spécialisés tentent des solutions pour trouver une nouvelle jeunesse.
En France, comme dans d’autres pays européens, les magasins spécialisés bios doivent se réinventer pour tenir leur rang de pionnier face à la montée en puissance de la grande distribution sur le marché bio. Une étude réalisée par le cabinet Ecozept pour la fédération Natexbio met en évidence ce phénomène européen, notamment en Allemagne, en Belgique ou encore en Italie.
« Le marché des produits biologiques a une croissance régulière et est incroyablement stable. Il n’a même pas toussé quand il y a eu cette énorme crise de 2008. Et la grande distribution a structuré petit à petit son activité autour du bio. Quid des magasins spécialisés ? Et bien en Allemagne, ils reculent, en Belgique également, en Italie, la croissance ralentit, et en France aussi. C’est une tendance globale », explique Burkhard Schaer, codirigeant d’Ecozept.
Pourquoi les magasins biologiques voient leur croissance ralentir ? « En Allemagne, les concepts sont trop proches de la grande distribution, en Belgique, c’est le manque de filières, en Italie, c’est le manque de puissance, d’esprit d’ouverture ; les magasins bios ont été surpris par ce bond de la GMS », indique Burkard Schaer, ajoutant que « ce ralentissement est un mouvement de restructuration et la croissance semble repartir à la hausse avec de nouveaux magasins, de nouveaux concepts, plus proches de l’amont, etc. ».
L’avenir de la filière bio est devant nous
Dans ces pays, les parts de marché des magasins bios restent supérieures à 30 %, avec même 37 % de parts de marché en France (31 % en Belgique et 30 % en Allemagne et en Italie). En revanche, concernant la consommation, le bio ne représente qu’entre 3 % et 10 % des achats alimentaires. « En une décennie, le marché bio a quadruplé. Et le conventionnel s’en empare désormais. Ce marché amène beaucoup d’acteurs à s’y intéresser. Et pourtant, le marché bio ne représente encore que 4,4 % de la consommation alimentaire. L’avenir de la filière bio est devant nous et les magasins spécialisés en bios ont évidemment leur rôle à jouer », indique Claude Gruffat, président de Natexbio.
Renforcer les liens avec les filières agricoles
Et pour capter ce potentiel, les valeurs fondamentales de l'agriculture bio et la numérisation des points de vente sont les points clés que les magasins de produits biologiques devraient travailler selon Natexbio. « L’identité des magasins spécialisés passe par les valeurs. Si les magasins font leur boulot, ils ont une place à tenir et elle va être particulièrement forte. Les circuits courts et la transparence sont des éléments clés forts. Ce n’est pas la même chose que le local. Dans les circuits courts, il est question de relation humaine avec les producteurs. C’est aussi une réassurance pour le consommateur », affirme Claude Gruffat.
Pour lui, la structuration des filières est extrêmement importante. « C’est grâce à cela que nous avons eu des produits dans nos magasins. Nous y participons depuis longtemps. La clé des engagements est la durée. Trois ans ne sont pas suffisants, j’appelle cela un CDD de l’économie », ajoute-t-il. Le renforcement des liens avec les filières agricoles fait partie des pistes de développement pour les magasins en bios.