Produits laitiers
Les cours du beurre fondent
La cotation française du beurre a nettement reculé fin septembre et la tendance est au repli dans toute l’Europe, les niveaux de prix étant prohibitifs. À moyen terme, les tarifs pourraient rester élevés dans un marché solide.
La cotation française du beurre a nettement reculé fin septembre et la tendance est au repli dans toute l’Europe, les niveaux de prix étant prohibitifs. À moyen terme, les tarifs pourraient rester élevés dans un marché solide.
L’écart des prix du beurre – 4 388 $/t en Océanie contre 6 195 $/t dans l’Union européenne fin septembre – entre ces deux bassins majeurs atteint des records. Un tel écart ne devrait pas pouvoir durer.
Le niveau de prix attractif en Europe incite des exportateurs à s’orienter vers ce marché. Ainsi, sur les sept premiers mois de l’année, les importations européennes de beurre ont bondi de 15 %, à 4 640 tonnes, selon Bruxelles, grâce notamment à des achats à l’Ukraine (+74 %, 2 294 t), malgré des fabrications en progression de 1,8 %. À l’inverse, les exportations européennes ont chuté de 14 %, à tout de même 77 657 tonnes. La demande mondiale a été satisfaite pas la Nouvelle-Zélande (+11 %), les États-Unis (+67 %) ainsi que par des pays dont les industriels laitiers ont su saisir l’occasion des cours élevés (Ukraine, Mexique, Inde).
Cours en baisse, mais des fondamentaux solides
En France, la dernière semaine de septembre a vu la cotation Atla du beurre dégringoler, perdant 550 €/t pour atteindre 5 100 €, un niveau certes 25 % sous celui de la même période 2017, mais encore 20 % supérieur à celui de 2016. Les acheteurs sont couverts, et la demande des consommateurs s’est tassée à la suite de la hausse des prix. Les achats des ménages ont chuté de 4 % sur les huit premiers mois de 2018, selon FranceAgriMer Kantar Worldpanel, pendant que les prix flambaient (+ 17,1 %). Reste qu’un effondrement n’est pas non plus d’actualité, la demande mondiale reste tonique et les stocks européens faibles. La sécheresse a par ailleurs affecté la capacité de production européenne et Bruxelles a revu à la baisse son estimation de la croissance des fabrications de beurre sur l’année.