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Nutrition animale
Les approvisionnements bios en question

Un seul segment de la nutrition animale montre une réélle progression : le bio. La tension sur ses propres approvisionnements va toutefois croissant, surtout avec l’émergence du bio 100 % France. Et les opérateurs s’inquiètent.

Avec +0,2 % prévu cette année, l’industrie de la nutrition animale française plafonne à 20,7 Mt après avoir connu des jours meilleurs au début des années 2000. Dans un univers touché par la baisse des consommations des produits animaux et la forte concurrence internationale (notamment européenne), un secteur montre toutefois une forte dynamique : le bio.

Sa progression est continue depuis plusieurs années, comme l’expliquait lors de la convention Coop de France Nutrition animale organisée à Paris, mercredi 7 novembre, Sylvain Claveria, directeur général adjoint d’Unicor. Il résumait : « depuis trois ans, les volumes doublent chaque année ». Objet de réassurance, le bio progresse après chaque « affaire sanitaire ». « Le taux de pénétration dans les foyers est devenu très élevé. Le bio pourrait atteindre 15 ou 20 % en 2030 », estime de son côté Olivier Joreau, directeur général adjoint du groupe Cavac.

Il n’est pas sûr que nous puissions garantir le 100 % France

La croissance a même atteint 19 % au premier semestre 2018. Les productions animales sont concernées au même titre que tous les autres segments alimentaires : les produits laitiers bios se développent mais aussi et surtout la viande de volaille et les œufs. Les poules pondeuses consomment actuellement plus de la moitié des volumes d’aliments bios produits en France et les poulets plus d’un cinquième (données 2017).

La question des approvisionnements des usines d’aliments en bio montre toutefois des tensions, notamment pour satisfaire la segmentation « Bio 100 % France » qui monte chez les transformateurs (Biolait notamment) comme chez les distributeurs (Carrefour a lancé sa démarche Act for food en septembre en plaçant comme premier engagement l’origine France de ses produits bios). « Il n’est pas sûr que nous puissions garantir le 100 % France sur 100 % des volumes d’aliments bios toute l’année et au meilleur prix pour toutes les filières », s’inquiètent les fabricants d’aliments.

Des tensions sur le local

Prenons le soja qui, avec ses 40 % de protéines, reste une matière première dominante, l’évolution du règlement bio la rendant encore plus incontournable. Or, bien que la production française de soja soit en progression (un peu plus de 400 000 t), le soja bio France qui représente entre 20 et 30 % de ces tonnages est largement capté par l’alimentation humaine et ne peut satisfaire les besoins actuels et futurs. Le Togo est l'un de nos fournisseurs et Donau Soja essaie de s’imposer sur le credo du sans OGM. La tendance est clairement à la réduction du taux de soja dans les aliments : à la Cavac, il ne pèse plus que 12 % par exemple. « Mais il paraît difficile de s’en passer totalement dans l’état actuel des marchés », estime Olivier Joreau.

Pour les tourteaux de substitution, tels que le colza ou le tournesol, les approvisionnements sont bien français. Mais, comme pour les sons, il n’est pas toujours possible d’obtenir des fournisseurs la garantie que les graines d’origine soient bien toutes françaises toute l’année. D’où l’importance du développement du lien entre les surfaces et les élevages bios que poussent les coopératives comme la Cavac qui a déjà 30 000 hectares engagés.

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