Le trafic de viande de cheval continue en Europe, notamment en Irlande
11 ans après l’affaire des lasagnes à la viande de cheval, une nouvelle enquête, irlandaise cette fois, montre que la traçabilité n’est pas respectée et que de la viande impropre à la consommation humaine est commercialisée dans plusieurs de l’Union, dont la France.
11 ans après l’affaire des lasagnes à la viande de cheval, une nouvelle enquête, irlandaise cette fois, montre que la traçabilité n’est pas respectée et que de la viande impropre à la consommation humaine est commercialisée dans plusieurs de l’Union, dont la France.
La télévision publique irlandaise diffuse, ces mercredi et jeudi soir, un documentaire révélant un trafic européen de grande ampleur de viande de cheval rapporte l’ONG foodwatch qui y a collaboré. Onze ans après le retentissant scandale de la viande de cheval dans des plats cuisinés surgelés.
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Selon le journaliste d’investigation Conor Ryan, les passeports et puces électroniques de chevaux de courses sont trafiqués pour envoyer les animaux à l’abattoir. Pour Ingrid Kragl, directrice de l’information de foodwatch : « Cette fraude est possible parce qu’elle rapporte beaucoup d'argent avec peu de risques d'être pris (…) cette viande impropre entre bel et bien dans notre chaîne alimentaire. Pourtant, aucune information n’est donnée aux consommateurs ».
« Cette viande impropre entre bel et bien dans notre chaîne alimentaire. »
A noter sur les 2500 tonnes de viande de cheval importées en France l’an dernier, 400 tonnes provenaient d’Irlande.
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200 alertes du RASFF en cinq ans sur de la viande chevaline
Ces cinq dernières années, le réseau d’alerte européen RASFF (Rapid Alert System for Food and Feed), qui permet aux Etats membres d’échanger sur les risques sanitaires, a fait remonter près de 200 alertes concernant des problèmes d’identification ou de passeports de chevaux entrant dans le marché européen ; avec à chaque fois, plusieurs pays concernés, rapporte foodwatch.
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Quelle est la faille réglementaire ?
Pour foodwatch, il semble que les états membres ne vérifient pas toujours si le cheval peut être envoyé à l’abattoir via les bases de données. De plus les échanges de données entre états seraient insuffisants. Il faudrait que la Commission se saisisse de ce projet informatique d’ampleur.
Une enquête est menée en Irlande
A la suite de la diffusion du documentaire, les autorités irlandaises ont annoncé qu'une enquête était en cours, apprend-on dans l'Irish Times. L'émission diffusée mercredi soir a révélé des scènes de cruauté animale et des preuves de falsification de l'identité des chevaux à l'aide de puces électroniques et de faux passeports dans le seul abattoir du pays agréé pour les équidés. M. McGrath, ministre des finances, a déclaré que "si des animaux se sont retrouvés dans la chaîne alimentaire de l'UE alors qu'ils n'auraient pas dû en raison de produits chimiques qui leur ont été injectés auparavant, il y a lieu de s'inquiéter". Près de 30 000 personnes travaillent dans l'industrie hippique en Irlande.