Guerre en Ukraine
[Mise à jour 17h] Le plan de résilience salué par la Coopération Agricole, l’Ania et Inaporc
La Coopération Agricole, l’Ania et Inaporc se réjouissent d’avoir été entendu à la suite de l’annonce du plan de résilience par le gouvernement, promettant notamment la réouverture des négociations commerciales. Les réactions des syndicats agricoles sont plus mitigées.
La Coopération Agricole, l’Ania et Inaporc se réjouissent d’avoir été entendu à la suite de l’annonce du plan de résilience par le gouvernement, promettant notamment la réouverture des négociations commerciales. Les réactions des syndicats agricoles sont plus mitigées.
Mis à jour avec la réaction d'Inaporc
A la suite de la présentation du plan de résilience par le gouvernement le mercredi 16 mars 2022, la Coopération Agricole, l’Ania et Inaporc ont salué cette annonce et estiment avoir été entendues, alors que la guerre en Ukraine entraîne des hausses des coûts de production sans précédent.
« Le plan de résilience prend bien en considération les points critiques énoncés par la Coopération Agricole sur les impacts du conflit russo-ukrainien, en prévoyant des mesures pour faire face à l’augmentation des coûts des matières premières agricoles et de l’énergie », souligne Dominique Chargé, président de la Coopération Agricole, cité dans un communiqué.
« Il faut saluer l’engagement du gouvernement pour sa mobilisation et la concertation mise en œuvre. Avec ce plan, les entreprises alimentaires sont reconnues comme acteurs essentiels de la souveraineté alimentaire », ajoute Jean-Philippe André, président de l’Ania, cité lui aussi dans un communiqué.
Les trois structures soutiennent tout particulièrement la réouverture des négociations commerciales qu’elles demandaient toutes les deux, compte tenu de l’inflation subie par les entreprises.
De son côté, Inaporc indique que la guerre en Ukraine vient empirer la situation de la filière porcine française, déjà soumise à une crise profonde. Les éleveurs sont en effet confrontés à une envolée des prix des céréales et des tourteaux de soja. Au regard de la situation, « le secteur risque de voir disparaître de nombreux éleveurs et d'entreprises d'abattage et de charcuterie », avertit l'interprofession.
Si la Coopération Agricole se réjouit de l’attention portée aux filières d’élevage, avec la prise en charge partielle des surcoûts du gaz et de l’électricité et à la prise en compte des problèmes de trésorerie pour les exploitations agricoles et les entreprises, l’Ania est de son côté « inquiète ». Elle « restera vigilante à la bonne adéquation entre les dispositifs et la réalité des entreprises » concernant les modalités des mesures annoncées sur le bouclier énergétique, un son de cloche que l'on retrouve aussi du côté d'Inaporc.
« A moyen terme, les mesures avancées pour sécuriser l’approvisionnement en engrais, la production de protéines végétales ainsi que le développement de notre autonomie énergétique sont parmi les axes majeurs pour assurer notre souveraineté », assure Dominique Chargé.
Inaporc demande à ce que les éleveurs de la filière, fortement dépendants à l'achat d'aliments ou de matières premières pour réaliser leurs aliments à la ferme, bénéficient de l'enveloppe d'aide de 400 millions d'euros. L'interprofession regrette par ailleurs que la prise en charge de la moitié des surcoûts de dépense énergétique pour les entreprises dépendantes au gaz et à l'électricité soit inaccessible aux entreprises de la filière, au vu des critères d'accès annoncés.
Les syndicats agricoles mitigés
La FNSEA a salué un « premier pas indispensable » en réaction à l’annonce du plan de résilience mais aurait souhaité que le gouvernement aille plus loin en élaborant une mesure de compensation sur la fiscalité du gazole non routier.
De son côté, la confédération paysanne a qualifié les mesures du gouvernement de « plan de compensation des dépendances de l’agriculture productiviste ». Le syndicat proposait « d’interdire l’utilisation des cultures pour la méthanisation et la fabrication d’agro-carburants » pour « libérer 3 à 5 % de la surface agricole française pour l’autonomie alimentaire et fourragère ».