Volaille traiteur
Le marché international et celui du traiteur embellissent les résultats de LDC
Premier volailler et deuxième traiteur français, LDC a atteint 5,9 % de rentabilité opérationnelle dans l’est de l’Europe et 3 % sur le marché français des produits traiteur. Ce qui l’encourage à poursuivre sa croissance externe.
Grâce aux bonnes surprises de ses pôles international et traiteur, LDC a enregistré des résultats supérieurs à ses attentes au cours de l’exercice 2018-2019 (de mars 2018 à février 2019). Le poids de ces deux pôles dans l’activité du groupe, s’élevant à 4,124 milliards d’euros, est respectivement de 8,6 % et 15 %.
À l'étranger, un bond du chiffre d’affaires était attendu du fait de l’intégration (du 1er septembre au 31 décembre 2018) des comptes du volailler hongrois Tranzit. En revanche, un fléchissement des ventes en Pologne au cours du premier semestre de l’exercice ainsi que la « sortie volontaire d’une enseigne hard-discount » laissaient présager une progression mesurée.
Les bonnes surprises du pôle international sont un bond de 29 % du chiffre d’affaires et un résultat opérationnel de 20,9 millions d’euros, quasiment doublé, avec un taux de marge opérationnelle courante de 5,9 %. Le bond du chiffre d’affaires est dû en grande partie aux ventes de fin d’année de Tranzit : des volailles grasses et festives écoulées dans les grandes surfaces de Hongrie et d’Allemagne.
Des exportations de Pologne en hausse de 25,5 %
Il profite aussi d’une progression des ventes de 6,6 % en Pologne, où LDC a encore amélioré le « mix produit », du fait notamment de la progression des produits élaborés (le poulet prêt à cuire ne représente plus de 4 % des ventes contre 70 % il y a dix ans lors de l’entrée du groupe dans le pays). Le « mix client » a évolué aussi en Pologne, avec la croissance des ventes de produits frais à l’exportation.
Les exportations polonaises ont fait un bond de 25,5 % et représentent désormais plus du tiers de leur activité. La progression du résultat opérationnel courant du pôle international est notamment portée par Tranzit en Hongrie. Pour le nouvel exercice qui s’engage (de mars 2019 à février 2020), la direction de LDC attend une nouvelle progression des résultats, bénéficiant de la contribution de Tranzit en année pleine.
Le traiteur arrivera au niveau de la volaille
Le pôle traiteur offre la bonne surprise d’une progression de 25,5 % de son résultat opérationnel courant et 3 % de taux de marge opérationnelle courante (contre 2,5 % l’exercice précédent). La rentabilité du pôle avait légèrement fléchi en 2017-2018, mais elle atteint maintenant un record. « 3 % n’est qu’une étape ; nous sommes convaincus que le traiteur arrivera au niveau de la volaille », a déclaré Denis Lambert, président du directoire de LDC, à la présentation des résultats annuels le 22 mai.
LDC illustre la performance de sa politique de marques par leur augmentation de volume en fond de rayon : 5,4 % pour Marie, 6,7 % pour Traditions d’Asie, 8,9 % pour Weight Watchers.
La marque Marie tirée par le fond de rayon
« 73 % de la croissance de Marie provient du fond de rayon », est-il souligné dans le document de présentation à la presse et aux analystes financiers. Les plats cuisinés (en incluant les marques de distributeurs) constituent le segment dominant : 39 % des ventes du pôle traiteur en GMS et hard-discount. Sa progression de 2 % est supérieure à celle du marché – 1,6 % – au cours de la période allant de mars 2018 à février 2019.
Le snacking s’est distingué par une progression de 5 %, du fait des burgers notamment – contre 2,8 % de croissance du marché. Il représente maintenant 16 % des ventes du pôle traiteur de LDC. Troisième segment dominant du pôle : les pizzas, représentant 14 % des ventes du pôle. Elles ont progressé de 2 % alors que le marché a reculé de 1,1 %.
Du côté du traiteur surgelé, représentant le quart de l’activité du pôle, les ventes ont progressé de 6 % en GMS, profitant notamment d’une place laissée vide par un concurrent dans les lasagnes surgelées. Les bons résultats sont aussi attribués à « des innovations plus contributives » et « une bonne performance industrielle », un facteur qui devrait continuer de jouer avec les automatisations et mécanisations des usines.
Des « tas de possibilités » dans l’activité traiteur
La croissance externe du pôle traiteur est à l’étude. La direction de LDC considère qu’il gagnerait sur le plan commercial à se compléter d’activités autres ou complémentaires des activités existantes (plats cuisinés, sandwiches chauds et froids, pizzas, pâtes à dérouler, produits exotiques, quiches et tartes salées, crêpes et galettes). Il a souligné que LDC n’était ni dans les salades ni dans les pâtes.
Être présents sur tout le rayon, « c’est ce qui a fait notre force en volaille », a commenté Denis Lambert, en remarquant que le marché atomisé des produits traiteur offrait « des tas de possibilités ».
Des acquisitions ciblées en volaille
Le groupe LDC s’est renforcé dans le canard de chair l’an dernier en ayant acquis la société Marcel Favreau, en Mayenne, et les sociétés Couthouis et Peridy en Vendée. Il s’est ouvert la porte du marché mondial des produits élaborés avec une reprise partielle des actifs de Doux. Il peut gravir une nouvelle marche sur l’escalier de sa croissance externe cette année grâce à l’autorisation que vient de donner l’Autorité de la concurrence pour l’acquisition de Volailles Rémi Ramon et de sa filiale, Sofral. Cette société de Mayenne a enregistré un chiffre d’affaires de 70 millions d’euros en 2018 et un résultat opérationnel courant de 3 millions d’euros. Ses deux abattoirs augmentent les possibilités de spécialisations de sites de LDC. L’objectif de LDC est de continuer à croître sur les marchés industriels et de la restauration, très acheteurs de produits importés.