Le consommateur allemand, plus nomade et gourmet
Nomadisme, hédonisme, portion unique, végétarisme, flexitarisme… telles sont les dernières tendances des consommateurs allemands, d’après la BVE et la BVLH.
Les 82 millions de consommateurs allemands constituent une des populations les plus importantes d’Europe. S’ils sont globalement attentifs aux prix, ils ont dans leur ensemble un pouvoir d’achat relativement important. Et chacun paie davantage pour des aliments et des boissons correspondant à ses besoins et aspirations.
L'Association fédérale de l'industrie alimentaire (BVE) et la Fédération du commerce des produits alimentaires (BVLH) communiquent sur la tendance de la consommation et de la distribution en Allemagne, dans la perspective du salon Anuga (du 7 au 11 octobre à Cologne). Et Miriam Schneider, représentante de la BVLH à Bruxelles, donne son point de vue sur les manières d’acheter. Premier point à considérer : si les Allemands consacrent seulement 10,5 % de leur revenu disponible à l’achat de denrées alimentaires (hors alcools), le montant consacré à s’alimenter est non négligeable. Les dépenses alimentaires sont en moyenne de 290 euros par mois selon les distributeurs.
Ils dépensent 16 % en plus pour des produits durables
Les industriels ont estimé que ces dépenses avaient augmenté de 1,6 % en 2016, sans compter l’effet de l’inflation. Et ils tablent sur une nouvelle augmentation du pouvoir d’achat du même ordre pour 2017. La BVE témoigne de la demande sensible en superaliments, produits végétariens, vegan (végétaliens), sans gluten, sans lactose, allégés, pratiques ainsi qu’en produits régionaux ou étrangers, durables, issus du commerce équitable ou biologiques.
27 % des consommateurs d’Allemagne achètent des produits satisfaisant aux critères du développement durable et dépensent 16 % de plus que les autres dans les catégories concernées, considère la BVE. La société compte 4 % de végétariens et 6 % de flexitariens (consommant occasionnellement de la viande), et elle est assez sensible au bien-être animal, complète la BVLH.
Les Allemands font de plus en plus attention à leur santé et s’alimentent « dans une optique de prévention ». Nombreux aussi sont les amateurs de vins fins, fromages haut de gamme, bœuf fortement maturé et saucisson, faisant la part belle aux produits régionaux (mais aussi étrangers). « Il y a une volonté de dépenser plus en aliments de qualité et notamment régionaux », affirme Miriam Schneider.
37,2 % de foyers d’une personne
Le mode de vie des Allemands, spécifique, évolue. Il faut savoir aussi que les Allemands cuisinent peu et de moins en moins. Seul un tiers cuisine régulièrement aujourd’hui. La forte proportion de mères au foyer n’y change pas grand-chose, d’après Miriam Schneider. Les distributeurs et industriels tiennent compte de la proportion importante des foyers d’une seule personne : 37,2 % de la population, soit 13 millions de personnes. « Pas seulement des personnes âgées, beaucoup de jeunes aussi », souligne Miriam Schneider.
La distribution est très dense en zone urbaine. De plus les distributeurs, dont le hard-discount (45,5 % de parts de marché des GMS), tendent à développer les rayons à la découpe, en vrac, ainsi qu’une restauration tout au long de la journée.