Distribution
Le commerce en ligne profite au marché international
L’Asie-Pacifique représente le plus gros marché du e-commerce alimentaire, mais des opportunités existent aussi en Europe de l’Ouest et en Amérique du Nord.
Renforcé par la crise de la Covid-19, le e-commerce s’annonce comme une tendance irréversible même si des divergences existent selon les pays. Ce canal de distribution a connu une croissance sans précédent dans les ventes alimentaires, de 56,5 % en 2020, soit 228 milliards d’euros (Md€) de chiffre d’affaires effectué l’an dernier. Une progression annuelle est attendue à 11,7 % pour les cinq prochaines années, avec un chiffre d’affaires estimé à 379 Md€ en 2025. Onze pays, jugés les plus porteurs de l’offre française, ont été analysés par Business France.
L’Asie-Pacifique est la région où le e-commerce alimentaire est le plus développé en restant indissociable des grandes plateformes numériques et des places de marché qui mettent en relation des producteurs avec des clients finaux. L’Asie du Nord-Est domine très largement la région avec la Chine, la Corée du Sud, Taïwan et le Japon qui totalisent 93,5 % du chiffre d’affaires de 97 Md€ en 2020. L’Asie-Pacifique a connu une croissance de 29 % en 2020.
La grande distribution en première ligne
En Europe, ces ventes en ligne sont dominées par les enseignes de la grande distribution. Les «pure players», où l’activité de distribution est exclusivement sur Internet, ont aussi émergé. Les ventes en ligne des produits alimentaires ont atteint 49 Md€ avec une croissance enregistrée de 63 %. Le e-commerce alimentaire européen reste moins développé que les pays asiatiques du fait d’une culture digitale moins prononcée et du manque de consolidation des acteurs de la grande distribution. Il existe de fortes disparités entre l’Europe de l’Ouest, qui totalise 92 % des ventes, et l’Europe de l’Est, qui en compte 8 %.
Quant à l’Amérique du Nord, elle enregistre une croissance record de 120 % en 2020, bien au-dessus de la moyenne mondiale (57,7 %), sous l’effet de la crise sanitaire et de la capacité à réaliser des économies d’échelle. Les Canadiens sont moins enclins à acheter en ligne que leurs voisins états-uniens, où Walmart et Amazon dominent les ventes de produits alimentaires. Au Canada, les principaux acteurs sont les enseignes de distribution généraliste.
Frais, surgelés et bio en priorité
Aujourd’hui, les produits frais, surgelés ainsi que les produits biologiques et les boissons alcoolisées sont devenus populaires. Le profil des e-acheteurs s’est aussi élargi avec des personnes de tous âges, milieux et catégories sociaux.
Le devenir du e-commerce alimentaire sera étroitement lié à la capacité des détaillants à fidéliser les 30 % de nouveaux acheteurs. Donner une expérience client en ligne plus attractive par la praticité, la facilité d’utilisation ou encore le prix est un levier sur lequel il est possible d’agir par des actions marketing, des contenus sponsorisés, les réseaux sociaux et la présentation du produit.
Se faire accompagner, tester et construire ses équipes sur place
Business France conseille d’établir des partenariats stratégiques pour rester compétitif et de passer par un importateur-distributeur pour vendre ses produits hors de l’Union européenne. Il en est de même pour la vente en ligne dans un pays membre de l’UE, même s’il est plus envisageable d’organiser une approche en direct. Paolin Pascot, cofondateur d’Agriconomie, a donné ses conseils pour exporter lors d’une conférence export. « Se lancer dans l’export, se faire accompagner, tester et construire ses équipes sur place » sont ses préconisations.