Le bio en équilibre (encore) fragile !
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Les marchés du bio se trouvent au creux de la vague. Les cycles économiques sont ainsi faits qu’après les périodes de croissance suivent, la plupart du temps, des cycles de ralentissement, d’intensité et d’amplitudes différentes. Et les marchés des produits biologiques ne dérogent pas à la règle. La consommation de produits biologiques a tendance à se tasser un peu, et particulièrement sur certains marchés emblématiques, comme les produits laitiers ou les œufs, où l’offre dépasse, de manière conjoncturelle diront certains, la demande. Les conversions ont été fortes ces dernières années, entraînant un embouteillage de produits à un moment où les consommateurs vont regarder quelque peu ailleurs. Il est question d’y retrouver un équilibre pour éviter une déperdition de valeur, tandis que de nouvelles productions en cours de conversion vont arriver sur le marché. Le bio doit retrouver de l’attrait auprès des consommateurs davantage attirés par les promesses qualité d’autres labels comme la HVE, le ZRP, etc. Alors que l’Agence bio fête les 20 ans de sa création, l’heure est à la rétrospective, mais également à une projection sur l’avenir. En vingt ans, l’agriculture biologique a connu de nombreux soubresauts. Mais, les surfaces cultivées en bio en France ont été multipliées par sept et le nombre d’exploitations bio par six. Aujourd’hui, plus de neuf Français sur dix sont consommateurs de produits biologiques, rarement pour certains, régulièrement ou exclusivement pour d’autres. Le marché a été multiplié par treize sur cette période pour atteindre 13 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2020. Que de chemin parcouru en deux décennies ! Il est désormais temps de se projeter et de construire des filières pour les prochaines années.