Logiciel
Le « big data » renforce la traçabilité, selon Kerhis
La traçabilité des denrées entre le champ et l’assiette constitue un élément clé de réassurance. Pour le système de production comme pour le marché, a rappelé l’éditeur Kerhis lors du Space.
La gestion de l’information est un point clé pour anticiper une épizootie et sa propagation ou, dans des circonstances industrielles normales, pour optimiser un système de production ou garantir au marché l’innocuité d’un bien agricole. Lors d’une conférence au Space 2019 à Rennes, l’éditeur de logiciels Kerhis a rappelé les fondamentaux de la traçabilité en agriculture, sésame obligatoire pour tout opérateur désireux d’accéder au marché.
Spécialiste du traitement et de l’analyse de l’information agricole au service des opérateurs d’amont et d’aval pour leurs besoins d’organisation, d’ordonnancement et de planification du vif, Kerhis (situé à Châteaulin, 13 M€ de CA avec 150 collaborateurs) intègre la traçabilité dans toutes ses offres de produits, des solutions logicielles de facturation, gestion commerciale et des applications « métiers » liées à la production.
Des données du poussin à l’abattoir
Avec le développement rapide du « big data », la société finistérienne renforce aujourd’hui ses capacités à produire de l’aide à la décision pour ses clients. « En matière de traçabilité, secteur dans lequel Kerhis intervient depuis longtemps, notre progiciel offre la possibilité à nos clients de renseigner leurs bases de données de toutes les informations collectées à tous les stades de la production. En volaille de chair par exemple, ce sont des données clients relatives à la sortie du poussin du couvoir à l’entrée à l’abattoir en passant par les caractéristiques du bâtiment de production, l’aliment, la médication, etc. », explique Catherine Lamidon, directrice marketing et animation de l’innovation.
Pour être tout à fait opérationnel, tout système d’information repose sur des données normalisées afin d’être comprises par tous, stockées avant analyse (l’aide à la décision) et transmission. « Ces données proviennent des éleveurs, des groupements et coopératives. Ce sont des informations collectées directement par les opérateurs, par des capteurs ou des puces », poursuit-elle.
Vers les données relatives au bien-être animal
Kerhis se refuse d’intégrer dans son périmètre d’activités la fabrication de ces capteurs ou puces nécessaires à la collecte des données. « Nous préférons collaborer avec des fabricants dont c’est le métier », confie Catherine Lamidon. Comme le projet Domopig lancé en 2015 par Kerhis en partenariat avec huit entreprises pour collecter et valoriser des données produites dans les élevages de porcs par des équipements automatiques connectés ou par des logiciels de suivi de l’élevage. Le périmètre de ces données est évidemment évolutif.
Les interrogations multiples des consommateurs font l’objet de données nouvelles à collecter et à intégrer dans le système. Il doit par exemple être en capacité d’isoler des lots en fonction des spécificités de leur cahier des charges (sans OGM, sans antibiotiques, etc.). Demain, la traçabilité intégrera forcément des données relatives au bien-être animal. « Il y a actuellement beaucoup de choses nouvelles qui sortent là-dessus », observe Catherine Lamidon.
Avidata Prévision pour optimiser la planification des abattoirs
Ce logiciel s’adresse aux industriels de la volaille de chair – une des viandes les plus consommées et les plus produites dans le monde –, soucieux d’adapter finement leur offre à la demande. Il s’agit d’un « modèle prédictif complexe permettant de déterminer précisément le poids des volailles (pour) organiser au plus juste l’abattage et le process industriel », explique la société. Autrement dit, cet algorithme « apprenant » prédit la date de sortie des lots en fonction de la souche utilisée, du sexe, de l’âge, de l’aliment ingéré, des données qualitatives et quantitatives sur le bâtiment.