L’aquaculture au point mort malgré 1 milliard d’euros en 7 ans
La Cour des comptes européenne s’interroge sur les résultats peu convaincants de l’aquaculture malgré les deniers investis. D’après son rapport, en Europe, l’aquaculture « fait du sur place ».
La Cour des comptes européenne s’interroge sur les résultats peu convaincants de l’aquaculture malgré les deniers investis. D’après son rapport, en Europe, l’aquaculture « fait du sur place ».
C’est un rapport au goût amer que la Cour des comptes de l’Union Européenne (UE) a publié sur son site le 15 novembre sur l’état de l’aquaculture en Europe. En gros, plus l’UE met au pot pour le développement du secteur, moins ce dernier avance. « Ces dernières années, l’UE n’a pas lésiné sur les moyens pour soutenir le secteur aquacole, un élément stratégique pour une économie bleue. Malheureusement, elle se retrouve bredouille », pointe le rapport.
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Plus de 2 milliards d'euros d'aides alloués sur 14 ans
L’aquaculture durable, bonne pour l’environnement, l’emploi et la sécurité alimentaire est un des objectifs principaux de l’UE pour la pêche et on peut dire qu’elle n’a pas ménagé sa bourse : 1,2 milliard d’euros pour la période 2014-2020, soit trois fois plus que pour la période 2007-2013, et encore 1 milliard pour 2021-2027.
Des sommes allouées par un fonds européen pour la pêche qui, pour sa part, ne fait pas de sur place puisqu'il a changé quatre fois de nom depuis 1993 (IFOP, FEP, FEAMP, puis FEAMPA, fonds européen pour les affaires maritimes, la pêche et l’aquaculture depuis 2021) .
« La production a diminué dans deux des plus gros producteurs, la France et l'Italie »
Malgré tout, pointe le rapport, « les auditeurs constatent que la production aquacole de l’UE ne décolle pas. Elle a même diminué dans deux des plus gros producteurs, la France et l’Italie ». Une France qui a tout de même prévu d’investir 793 millions d’euros pour la période 2021-2027 (aides européennes et nationales comprises).
Est-ce trop d’argent ? La Cour des comptes le pense. Non seulement les Etats membres n’auront pas le temps d’investir toutes leurs aides dans le temps imparti (fin 2023) mais aucun suivi des actions concrètes n’a été engagé. Au contraire, de 2014 à 2020, l’aquaculture a perdu 5000 emplois.
Pour remédier à cela, la Cour estime que des aides moindres mais plus ciblées seraient plus efficaces. En attendant, l’aquaculture ressemble plutôt à un puits sans fond.