Ovins
Lait de brebis : un début de campagne porteur
La collecte française de lait de brebis se ressaisit depuis l’automne, soutenant l’activité industrielle qui profite en outre d’une demande intéressée.
La collecte française de lait de brebis se ressaisit depuis l’automne, soutenant l’activité industrielle qui profite en outre d’une demande intéressée.
Petite embellie ces derniers mois sur le marché français des fromages de brebis, entre production tonique et demande au rendez-vous. Si les achats des ménages se sont légèrement tassés depuis le début de l’année (-0,2 % du 25 décembre au 18 mars par rapport à la même période un an plus tôt, selon FranceAgriMer-Kantar Worldpanel), 2017 a été synonyme de hausse (+5,6 %). Le regain d’intérêt a été particulièrement marqué pour les fromages des Pyrénées et les fromages à pâte fraîche. À l’inverse, les fromages fondus et persillés ont vu leurs tonnages se replier.
En perte de vitesse en France, le roquefort a néanmoins réussi à tirer son épingle du jeu à l’export. Les expéditions ont progressé de 1,7 % sur un an, selon FranceAgriMer, dont +4,3 % en Espagne, +36,1 % aux États-Unis et +14,7 % dans les autres pays tiers. À noter toutefois, la baisse des envois vers le Royaume-Uni (-3,6 %) et l’Allemagne (-6,6 %).
Des fabrications toniques
Cette augmentation de la demande a encouragé les industriels à accroître leur production. Sur la campagne 2016-2017 (novembre-octobre), 56 842 tonnes de fromages au lait de brebis ont été produites, soit 0,3 % de plus qu’un an plus tôt. Et sur les trois premiers mois de 2017-2018, la hausse atteint 4,6 %, pour 13 846 t, relaie-t-on à FranceAgriMer. En cumul sur janvier et février, la tendance est à une progression des volumes de fromages pur brebis de près de 3,8 % à 14 969 t, dont +1 % pour le roquefort (5 420 t) et +1,5 % (1 549 t) pour l’ossau-iraty, mais à un repli de 1,1 % des fabrications des autres pâtes pressées non cuites (2 788 t). Dans le même temps, le dynamisme était de mise pour les produits ultrafrais, avec des volumes en hausse de 17,4 %, à 2 162 t.
Une collecte dynamique
Cette hausse des fabrications – en particulier du roquefort – est également à relier à un tonus de la collecte laitière. La baisse de 2,1 % de la production sur la campagne 2016-2017, à 276,3 millions de litres, cache un rebond de l’activité depuis le mois d’août. Un sursaut qui tend à s’accélérer ; 72,6 millions de litres ont été collectés sur les trois premiers mois de la campagne actuelle, soit +4,2 % en un an. Tous les bassins de production ne sont toutefois pas logés à la même enseigne. La production a progressé de 4 % dans la zone de Roquefort et de 1 % dans les Pyrénées-Atlantiques, mais s’est repliée de 7 % en Corse.
Cette croissance de la collecte est en mesure de se poursuivre ces prochains mois, en lien avec « une dynamique positive du cheptel laitier », indique Agreste. Les enquêtes réalisées fin novembre faisaient état de 14 000 agnelles de renouvellement et de 3 000 brebis laitières supplémentaires en un an, compensant une perte de 4 000 agnelles saillies.
Un développement du cheptel et des perspectives de collecte dynamique se retrouvent aussi en Espagne, où les effectifs de brebis et d’agnelles saillies s’affichent en hausse de 1 %. La décapitalisation est en revanche de mise dans les grands bassins de production : Roumanie (-1 %), Grèce (-3 %) et Italie (-1 %).