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L’ABEA aiguise la fonction achat des industriels agroalimentaires bretons
En Bretagne, l’ABEA accompagne les entreprises agroalimentaires sur tous les aspects, y compris les achats. Témoignage de Bruno Morin, gérant de l’entreprise Marie Morin.
Depuis qu’il a réalisé le diagnostic performance achat de l’Association bretonne des entreprises alimentaires (ABEA), Bruno Morin, gérant de l’entreprise familiale Marie Morin (Quessoy, Côtes-d’Armor) spécialisée dans les desserts, a identifié des gains pouvant représenter jusqu’à « 65 000 euros par an ». Un objectif non négligeable pour une PME qui génère 23 millions d’euros de chiffre d’affaires avec une cinquantaine de salariés. Le dirigeant a témoigné il y a quelques jours lors d’un webinaire de l’ABEA sur la fonction achat en lien avec la RSE.
« Nous avons présenté le diagnostic qui s’adresse à toutes les entreprises bretonnes depuis 2017 », explique Clothilde d’Argentré, chef de projet à l’ABEA. Cet outil bâti avec le Réseau Néo, cabinet de conseil stratégique achats installé à Lorient (lire encadré) « a pour objectif d’optimiser les achats d’une entreprise par une meilleure organisation de la fonction, y compris par l’amélioration des compétences », explique Marc Bouleux, dirigeant fondateur du Réseau Néo qui réalise les diagnostics, en partenariat avec l’ABEA.
Diagnostic hors achats de matières premières
Le diagnostic ne prend pas en compte les achats de matières premières, mais uniquement les consommations annexes : emballages, énergie, communication, propreté, intérim… Il se déroule sur un laps de temps « de trois à six jours selon la taille de l’entreprise », poursuit Marc Bouleux. Entretien avec le dirigeant et les chefs de service, politique achats, analyse comptable… tout est passé en revue, décortiqué, « benchmarqué, avec au bout l’établissement d’un rapport d’analyse et de radars de positionnement et de compétences », précise-t-il. Coût de l’opération : 1 000 euros par jour, couverts par des aides au besoin.
Dans des PME et encore plus les TPE, la fonction achat relève souvent du dirigeant. Chez Marie Morin, « la politique d’achats a été laissée au soin des services (emballages, expédition, etc.) et nous avions pléthore de fournisseurs », reprend le dirigeant, Bruno Morin.
Réduire le nombre de fournisseurs
Le diagnostic performance achat lui a permis de réduire cette offre sans perdre ni en qualité ni en prix. « Pour les emballages par exemple, nous sommes passés de vingt-deux à cinq fournisseurs, poursuit Bruno Morin. De la même manière sur le poste outillage-nettoyage (45 fournisseurs avant le diagnostic, NDLR), nous avons divisé leur nombre par deux. »
La politique RSE d’une entreprise influe forcément sur ses relations avec ses fournisseurs. Situés, quand c’est possible, dans un cercle géographique proche, ils deviennent bien souvent des partenaires. Une relation nécessaire pour que ces derniers engagent les investissements de montée en gamme, dont ont besoin leurs clients pour leurs propres produits. Jusqu’à présent, ce diagnostic n’a convaincu qu’une « petite dizaine d’entreprises agroalimentaires », glisse Marc Bouleux. C’est peu. D’où l’idée de ce webinaire pour redonner de l’élan à l’opération et réaliser « une vingtaine de diagnostics d’ici la fin 2021 », selon lui.
Le Réseau Néo : du sucre et du conseil « achat »
Né il y a cinq ans, ce cabinet s’est d’abord spécialisé dans l’achat de matières premières sucrées auprès de clients du Grand Ouest, avant de se diversifier dans la méthode « achat » pour accompagner ses membres (une cinquantaine) « dans la stratégie achats : optimisation des coûts d’achat de matières premières, diagnostic performance achat », écrit-il son site Internet. Avec cinq personnes, le Réseau Néo est intervenu à l’achat de 12 millions d’euros de matières premières et a réalisé 2,6 millions d’euros de chiffre d'affaires en 2019. Il table sur une forte croissance de son activité dans les cinq ans (7 ou 8 millions d'euros de CA), notamment grâce à l’exportation.