(Mis à jour) La stratégie De la ferme à la table vue par les Américains
Au cœur du pacte vert, les stratégies « Farm to Fork » (De la ferme à la table) et sur la biodiversité « mettent en avant un équilibre nouveau et meilleur entre la nature, les systèmes alimentaires et la biodiversité pour protéger la santé et le bien-être de nos concitoyens, tout en renforçant la compétitivité et la résilience de l’UE », selon Frans Timmermans, vice-président exécutif de la Commission européenne. Pour la compétitivité et la résilience, c’est loin d’être gagné si l’on en croit un récent rapport du Département américain à l’Agriculture (USDA). Selon les simulations de l’organisme américain, ces plans d’action pourraient mener à une réduction de 12 % de la production européenne et une hausse de 17 % des prix alimentaires. Pour autant, le revenu des agriculteurs européens baisserait de 16 %. Les importations européennes pourraient progresser de 2 % tandis que nos exportations chuteraient de 20 %. 22 millions de personnes supplémentaires pourraient basculer dans l’insécurité alimentaire de par le monde.
L’USDA a aussi simulé une plus large adoption de ces mesures. Dans l’hypothèse où tous les pays du monde optent pour cette stratégie, la production mondiale reculerait de 11 %. Les prix alimentaires mondiaux bondiraient de 89 %, mais le revenu des producteurs progresserait de 17 % (dont +15 % dans l’UE). Ce serait néanmoins 185 millions de personnes de plus qui basculeraient dans l’insécurité alimentaire. Il faut en revanche relever que ce rapport ne prend pas en compte les avancées escomptées sur l’environnement, la santé humaine et la biodiversité. L’objectif est de réduire de 50 % l’usage des pesticides, de 20 % celui des engrais, de 50 % celui des antibiotiques et de libérer 10 % des terres agricoles.