« La solution actuelle pour la ligne Perpignan-Rungis n’est pas pérenne »
Les Marchés Hebdo : Que vous inspire l’annonce de Jean-Baptiste Djebbari à propos de la relance en décembre du train des primeurs reliant Perpignan à l’Île-de-France ?
Laurent Grandin : Je ne vois pas comment, sur un fond de transition écologique, on pouvait supprimer le dernier train fonctionnel des primeurs. Hélas, personne n’a voulu voir que le matériel se dégradait depuis 40 ans. Les wagons et les infrastructures de déchargement de Rungis doivent être modernisés. Il y a une demande pour faire monter les produits, mais pour redescendre jusqu’à Perpignan, c’est plus compliqué. Utilisés actuellement en tant que solution transitoire, les camions offrent une plus grande souplesse pour aller chercher un chargement ailleurs.
LMH : M. Djebbari a déclaré un déplacement du terminus de Rungis à Valenton (10 km d’écart) pour viser la grande distribution. Que cela implique-t-il pour les grossistes ?
L. G. : Nous saluons l’effort des différents acteurs pour remettre en place ce train en cherchant de nouveaux débouchés, mais cette solution n’est pas pérenne et ne convient à personne. Les horaires prévoient une arrivée à Valenton vers 7 h 30. Les produits ne seront pas sur les étals avant 11 heures, soit au moment où le marché de Rungis se termine. On perd donc une journée, un gâchis non négligeable pour notre filière.