Aller au contenu principal

Logistique
La Sica Saint-Pol dispose enfin de son outil logistique du futur

La Sica Saint-Pol vient de mettre en service sa nouvelle plateforme logistique à Saint-Pol-de-Léon, dans le Finistère. Une station de massification pour gagner en coûts logistiques.

La Sica a réalisé son rêve caressé il y a plus de dix ans, mais empêché par de nombreux recours juridiques : construire à Saint-Pol-de-Léon, commune de son siège au cœur de sa zone de production, une plateforme logistique ultramoderne. Elle va regrouper sur 7 hectares couverts « 80 % des volumes de légumes frais de la Sica (près de 190 000 tonnes de légumes sur un total de 237 000 tonnes) », indique Marc Kéranguéven, président de la coopérative, premier apporteur de la marque régionale Prince de Bretagne. Présentée à la presse le 19 janvier, quelques jours après que la Sica a accueilli ses premiers lots de légumes, la station de Vilar Gren (nom du lieu-dit où elle est implantée) est appelée à jouer un rôle majeur dans le dispositif logistique de la Sica Saint-Pol.

Cette plateforme de 450 mètres de long sur 150 mètres de large dispose d’une réception de légumes de plein champ pour les tracteurs (200 attendus chaque jour en pleine saison), d’une zone de réception des camions déchargeant les légumes sous abri (les tomates en particulier). À l’arrière se situent les ateliers dédiés aux principales variétés, les chambres froides (treize) d’une capacité de 900 palettes chacune, etc. De l’autre côté du bâtiment, en zone expédition, trente et un quais se succèdent. La plateforme fonctionne 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

Près de 50 millions d’euros investis

L’investissement injecté dans cet outil (près de 50 millions d’euros) témoigne des ambitions de la Sica à gommer les surcoûts inhérents à son éloignement géographique des grands corridors logistiques européens dont bénéficient ses principaux concurrents – l’Italie et l’Espagne vers l’Allemagne, en particulier. Jusqu’à présent, les producteurs adhérents de la Sica (221 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2019) livraient leur production à la station de légumes Sica la plus proche. Les surfaces étendues sur une grosse centaine de kilomètres au nord du Finistère nécessitaient l’éclatement géographique des stations au plus près des adhérents.

Au gré de réformes logistiques pour s’adapter à une demande de plus en plus segmentée, leur nombre a progressivement été réduit à une vingtaine. « Pour constituer un camion complet, un négociant devait encore déplacer un camion entre cinq et sept stations », explique, Marc Kéranguéven. Avec la seule station de Vilar Gren, un expéditeur pourra constituer un camion complet. La Sica a imaginé cet outil dès 2007. Différents recours juridiques ont stoppé le chantier pendant plusieurs années. Tous ayant été purgés en 2019, le chantier a donc pu aller à son terme. Sa mise en service va entraîner une profonde réorganisation loogistique des stations existantes de la Sica.

Réduire les coûts de collecte de légumes d’environ 30 %

Les quatre stations les plus proches de Vilar Gren seront fermées. Les huit stations les plus éloignées collecteront les légumes de leur secteur et les transféreront quotidiennement par route vers Vilar Gren. Seules quelques stations spécialisées dans des lignes de produits spécifiques (alliums, légumes anciens, etc.) gardent leur autonomie. Avec sa nouvelle station, la Sica vise quatre objectifs. Un, réduire les coûts de collecte de légumes d’environ 30 % et le nombre de camions sur les routes de 47 %. Deux, gagner en performance en investissant sur un seul lieu dans des outils de pointe (pesée automatique des têtes de brocolis, refroidisseurs de salades à cœur de type Vaccum pour traiter 450 palettes de salades par jour, etc.), là où il fallait investir auparavant dans plusieurs stations dans des systèmes forcément moins évolués. Trois, offrir des perspectives de développement aux 800 agriculteurs adhérents sur 608 fermes. Dans le système logistique précédent, ils devaient adapter leurs cultures aux capacités de traitement de la station Sica la plus proche. Quatre : gagner en attractivité pour les clients, c’est-à-dire les 82 négociants-expéditeurs bretons. Ceux-ci achètent toujours les légumes au cadran.

À Vilar Gren, une zone de préparation de lots de 5 500 m2 leur est réservée en températures dirigées de 4-5 °C ou 6-12 °C, y compris en zone de chargement. Sur les trente et un quais d’expédition, quinze sont réservés aux clients majeurs de la Sica qui réalisent 70 % de son chiffre d’affaires.

Certification IFS-Food

Pour assurer une parfaite traçabilité des flux massifs qui transitent par Vilar Gren, tous les lots se voient attribuer un code QR dès réception. L’agréage est confié à une société extérieure spécialisée (Agréa) pour garantir « une qualité supérieure et homogène ». La station bénéficie de la certification IFS-Food. Par sa conception et son organisation, la Sica Saint-Pol ne doute pas que sa plateforme, forte d’une centaine de salariés, constitue « un outil global répondant aux attentes du marché », capable de propulser son offre sur de nouveaux marchés. En attendant, il reste du travail pour installer les différentes lignes qui traiteront les quarante-sept légumes de la gamme de la Sica. Les lignes entreront en service au fur et à mesure du déroulement de la saison.

Une station verte

La station se veut exemplaire sur la protection de l’environnement. En réduisant de 47 % le nombre de camions de chargement des légumes sur les routes nord-finistériennes, la Sica abaissera de 20 % ses émissions de CO2. Les déchets organiques de légumes font l’objet d’un contrat passé avec une société qui les récupérera en vue de leur méthanisation. Enfin, Vilar Gren se voit dotée de tous les équipements d’un bâtiment durable (panneaux solaires, récupération des eaux de pluie, etc.).

Les plus lus

troupeau de vaches dans les prairies du Montana
Les agriculteurs américains soulagés du report des droits de douanes pour le Mexique et le Canada

Le secteur agricole américain pourrait bien être la principale victime de la guerre commerciale de Donald Trump, comme lors de…

oeufs dans une casserie
Hausse fulgurante des prix des œufs en Europe

Même s’ils n’atteignent pas les sommets affichés aux États-Unis, les prix des œufs en Europe ont bondi cette semaine, et…

un drapeau américain et un drapeau de l'union européenne qui flottent cote à cote dans la tempete, arrière plan neutre
Les États-Unis annoncent des taxes sur l’agriculture, la Chine riposte, que va faire l’UE ?

L’annonce de taxes sur les produits agricoles par Donald Trump devrait entraîner une réponse européenne, pour le moment, seule…

un marteau aux couleurs du drapeau américain écrase un conteneur européen
Taxes Trump de 25 % sur l’Europe : qui est concerné dans l’agroalimentaire

Dans une diatribe, le 26 février, Donald Trump a annoncé son intention d’imposer des droits de douane de 25 % sur les produits…

image d'un rayon oeuf vide
Flambée des prix des œufs en France, est-ce la faute des États-Unis ?

Alors que la pénurie d’œufs aux États-Unis et les prix exorbitants des œufs à New York ont défrayés la chronique, la hausse…

des poules oranges
Prix des poules pondeuses – Cotation réalisée le 21 février 2025

La CPP est publiée dans Les Marchés un lundi sur deux et couvre une période de deux semaines. La CPR est publiée dans Les…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio