Aviculture
La production européenne d’œufs évolue peu en 2021
Dans une Union européenne qui poursuit doucement sa transition hors des cages, le tassement de la production d’œufs permet aux prix de se raffermir, mais les marges de l’amont ne progressent pas.
Dans une Union européenne qui poursuit doucement sa transition hors des cages, le tassement de la production d’œufs permet aux prix de se raffermir, mais les marges de l’amont ne progressent pas.
La production d’œufs en Europe devrait assez peu évoluer cette année, selon les prévisions de l’Itavi. Entre 2019 et 2020, il y a eu un léger recul du nombre de pondeuses (-0,4 %), et donc du potentiel de production dans l’Union européenne à 27. Cette année, tout du moins sur 11 mois, il progresse légèrement (+0,3 %). Mais l’année va se diviser en deux parties. « Jusqu’en juin, on a eu une forte baisse du potentiel liée à des modérations de production en 2020 avec la disparition de certains débouchés, mais aussi à cause de la grippe aviaire en Pologne, décrypte François Cadudal, économiste à l’Itavi. On estime qu’il y aura des rattrapages avec des mises en place plus importantes dans la suite de l’année. »
Peu d’évolution de production
En France, la tendance est à la modération du potentiel de production (-0,3 % en cumul sur 11 mois de 2021), les évolutions sont aussi modestes en Espagne (+0,5 %) et aux Pays-Bas (+1,3 %). En Allemagne, en revanche, la hausse est dynamique (+7,3 %), à relier avec la volonté affichée du pays depuis plusieurs années de devenir plus autonome pour ses œufs, notre voisin restant importateur net. En Pologne, la hausse est assez nette, +2,4 %, mais « elle est à relativiser, car le pays ne revient pas au niveau de 2019, contrecoup de la grippe aviaire, mais aussi de la perte de certains de ses débouchés en Allemagne », précise l’économiste.
L’évolution des modes d’élevage continue dans l’UE à 27. En 2019, 49 % des capacités de production étaient liées à l’élevage en cage, en 2020, ce n’est plus que 47 %, et ce, au profit du sol qui gagne 2 points, tandis que bio et plein air évoluent peu. Pologne et Espagne restent très orientées vers la cage (respectivement, 82 % et 77 % de leurs capacités de production), tandis qu’Allemagne et Pays-Bas sont dominés par le sol (61 % chacun). Dans l’ensemble, les évolutions ont été limitées hormis en Italie, où le sol a gagné 9 points et, dans une moindre mesure en France, où le plein air a gagné 2 points ; dans les deux cas, aux dépens de la cage.
Des marges en baisse
Depuis le début cet été, les prix sont haussiers sur un marché européen peu offert, mais les coûts des matières premières ayant fortement augmenté sur la période, la Commission européenne estime que la marge brute (ce qu’il reste pour le maillon élevage et conditionnement une fois payé l’alimentation des poules) a chuté de 26 % entre mai 2020 et juillet 2021.