Œufs
La marque Bureland relève le défi du conditionnement
Son nouveau centre de conditionnement donne à la Sica Les Producteurs alsaciens et lorrains et à sa marque phare, Bureland, la ressource de doubler à quelque 150 le nombre de références d’œufs qu’elle peut traiter en toute traçabilité. Un atout pour son développement.
Son nouveau centre de conditionnement donne à la Sica Les Producteurs alsaciens et lorrains et à sa marque phare, Bureland, la ressource de doubler à quelque 150 le nombre de références d’œufs qu’elle peut traiter en toute traçabilité. Un atout pour son développement.
Conditionner les œufs de poules élevées en cage, au sol, en plein air ou bios en boîtes de douze ou de six, voire de quatre, en caissette, en carton ou en box : le nouveau centre de la société anonyme mixte d’intérêt collectif agricole (Sica) Les Producteurs alsaciens et lorrains, installé à Bernolsheim (Bas-Rhin), à proximité d’un nœud autoroutier au nord de Strasbourg, a été conçu pour satisfaire toutes les demandes de colisage.
La dépose sur bande des œufs en provenance des élevages et leur reprise une fois mis en boîte sur la moitié des vingt-quatre descentes ont été robotisées. « Nous avons gardé de la flexibilité en conservant des postes avec des opérateurs pour les petites séries et des formats spécifiques. Deux robots qui gèrent et manipulent les colis, assurent à peu près le travail d’un salarié. Ils diminuent la pénibilité du travail et nous facilitent le recrutement de personnel compétent », précise Alfred Zacher, président de la Sica.
Six bons mois de réglages
Cet outil complexe, dont la conception a nécessité une étroite collaboration entre les fournisseurs du matériel de calibrage, du progiciel de gestion et des robots, a demandé six bons mois de réglages. « Ces technologies existaient. Nous les avons adaptées au monde de l’œuf. Très peu de centres actuellement en service ont une telle technicité », poursuit Alfred Zacher.
Le prochain objectif est de pousser à 100 000 œufs par heure
« En 13 heures de travail, nettoyage compris, nous traitons actuellement de 60 000 à 70 000 œufs par heure. Ils sont tous individuellement identifiés, ce qui permet de piloter les paramètres du colisage via les robots. En plus des jours de semaine, la chaîne tourne le samedi matin afin de faire partir à 11 heures les commandes parvenues jusqu’à 9 heures. Le prochain objectif est de pousser à 100 000 œufs par heure et de nous rapprocher de la cadence maximale de 140 000 œufs par heure. Il est prévu que l’économie d’échelle et de main-d’œuvre procure un retour d’investissement en dix ans », développe-t-il.
La demande d’œufs plein air et bios a motivé notre projet
La Sica emploie 45 salariés répartis en deux équipes et commercialise annuellement quelque 160 millions d’œufs, mais en vise 10 millions de plus à terme. « Le développement de la demande d’œufs plein air et bios a motivé notre projet », explique Alfred Zacher. La construction de ce centre de 5 000 m², certifié IFS depuis août 2018, a coûté 9,5 millions dont 4,5 millions d’euros en équipements. Il remplace les trois centres de conditionnement historiques, implantés sur des sites d’élevage, techniquement dépassés et qui arrivaient en bout de course. « Nous sommes maintenant en capacité de gérer quelque 150 références contre environ 80 auparavant », précise Alfred Zacher.
L’entreprise écoule 60 % de son volume en grande distribution classique et hard-discount grâce au groupement Œufs de nos villages (ODNV) qu’elle a rejoint à sa création en janvier 2014 et dont elle détient près de 14 % du capital.
Croissance du CA de 2 à 3 % en 2018-2019
« Ses ventes sont en croissance régulière », se félicite Alfred Zacher, certain d’avoir misé sur le bon partenaire. Le solde est vendu en propre au détail (10 %), en casserie (10 %), en direct (10 %) auprès de grossistes régionaux (7 %) et en Allemagne (3 %). La Sica a ainsi réalisé un chiffre d’affaires de 13 millions d’euros en 2017-2018. Il s’annonce en hausse de 2 à 3 % sur 2018-2019. « C’est une croissance qui nous suffit et que nous voulons conserver », commente Alfred Zacher.
Le nombre de poules bios passera à 70 000 en 2019
« Nous n’avons pas d’ambition nationale. Nous nous positionnons sur le marché régional à l’est d’une courbe Metz Belfort, avec une identité alsacienne en garantissant une qualité et la proximité », résume Alfred Zacher. Cette stratégie octroie à la Sica une part de marché d’environ 30 % sur son territoire. « Elle peut encore progresser », avance Alfred Zacher, car la grande distribution a de « gros besoins d’œuf local ».
Le nouveau centre de conditionnement a déjà eu pour conséquence de provoquer un « énorme effet médiatique » qui a contribué à la notoriété de la Sica. « Une nouvelle histoire commence à s’écrire pour tous les éleveurs », glisse Alfred Zacher. La production est la prochaine clé qu’il faudra tourner. « Il nous faut plus de poules répondant au cahier des charges plein air, au sol et bio. Nos éleveurs nous suivent. Le nombre de poules bios passera à 50 000 à fin 2018 et à 70 000 en 2019. Avec le bio dans notre gamme, tous les marchés nous sont ouverts », estime Alfred Zacher.
Une production en développement
La création de la Sica Les Producteurs alsaciens et lorrains date de 1964. Elle est contrôlée par les trois actionnaires historiques que sont les fermes Martin à Hochfelden, Roeckel à Avenheim et Zacher à Preuschdorf. Elle a souscrit des contrats d’approvisionnement courant sur dix ou douze ans avec dix-sept autres éleveurs localisés dans le Bas-Rhin et deux en Moselle qui lui livrent 95 % de leur production. Ensemble, ils entretiennent un cheptel de 639 000 poules pondeuses dont 450 000 en cage. Ces installations sont prévues d’être remplacées sur le moyen et le long terme par de la poule au sol, plein air ou bio. Quatre ateliers supplémentaires totalisant 130 000 têtes sont en projet d’ici à 2021. La Sica recherche encore de nouveaux éleveurs prêts à se lancer en bio.