Process
La maintenance industrielle, un enjeu de taille pour les IAA
De l’entretien des équipements à l’optimisation des performances, les fonctions de maintenance sont précieuses. L’emploi, les compétences et les systèmes se partagent entre industriels, constructeurs et prestataires.
De l’entretien des équipements à l’optimisation des performances, les fonctions de maintenance sont précieuses. L’emploi, les compétences et les systèmes se partagent entre industriels, constructeurs et prestataires.
Quelles que soient les fonctions de maintenance industrielle, les industries agroalimentaires peinent à trouver les compétences. L’agroalimentaire partage le marché avec d’autres secteurs, comme la métallurgie ou la plasturgie. Mais dans les fonctions sous contraintes sanitaires et réglementaires, il paie moins bien que la pharmacie. Jean-Jacques Enrich, dirigeant du cabinet spécialisé Valouy Conseil, partenaire de l’Association française des ingénieurs et responsables de maintenance, dénombre environ 350 000 salariés maintenanciers dans l’industrie française.
L’économiste déplore le faible nombre de jeunes formés chaque année par rapport aux besoins : 9 000 à 10 000 titres, du bac professionnel au diplôme d’ingénieur, destinés à l’ensemble de l’économie contre 16 000 à 17 000 offres d’emploi industriel.
Véritable « mercato » au sein de l’industrie
Ce déséquilibre engendre un « mercato », telle est son expression, à l’image du transfert périodique des joueurs entre clubs de football. Apportant son aide à la formation agroalimentaire dans l’Ouest, l’Ifria Ouest compte trois postes pour une formation initiale en maintenance. Selon le cabinet Valouy et l’Ifria Ouest, les industries ont intérêt à améliorer l’attractivité des métiers de la maintenance auprès des jeunes. La montée en technicité de ces métiers se présente comme un facteur attractif.
De la maintenance préventive à la maintenance prédictive
Les constructeurs sont les premiers à pousser la technicité des maintenanciers. « Sur un robot, l’entretien des moteurs, le graissage et autres interventions mécaniques ne représentent que 10 % de la maintenance », considère Daniel Balondrade, directeur commercial du service de Fanuc France. Le maintien de la performance tient à bien d’autres paramètres. Des données sont captées et enregistrées en continu. Elles font que la machine s’arrête en cas de risque de casse. « Seuls nos analystes sont capables d’interpréter ces données, aux fins de maintenance préventive et prédictive », affirme Daniel Balondrade.
Le contrat de maintenance de Fanuc est quasiment incontournable. Il s’établit en fonction de la sollicitation du robot et des tâches assumées par l’industriel, comme l’interprétation de certaines données.
Jyga, constructeur et intégrateur de lignes d’encaissage et de fin de ligne, propose de suivre les pannes à distance par une prise en main informatique. Dès que le client en donne l’autorisation, le programme tourne en parallèle sur l’ordinateur du prestataire. L’échange téléphonique est depuis quelques mois complété par la vidéo. Le service assistance performance de Jyga maintient le lien avec les clients constatant une perte en productivité ou désirant monter en performance.
Le constructeur a investi l’an dernier dans l’intervention sur écran tactile IHM (interface homme machine), dans l’optique de l’usine 4.0. Ce qui va encore faire progresser l’interaction entre l’équipementier et ses clients.
La tâche facilitée par de nouvelles interfaces
Rockwell Automation, spécialiste mondial de l’informatique et de l’automatisation industrielle, a intégré l’an dernier de l’intelligence artificielle dans son logiciel d’analyse. Son nouveau module apprend le fonctionnement d’un système d’automatisation. Il « rend les analyses prédictives plus accessibles pour qu’un plus grand nombre d’opérateurs puissent prendre de meilleures décisions concernant la production », explique Jonathan Wise, chef de produit.
Notre métier est le service avant tout
Enfin, le prestataire de la maintenance dans le Grand Ouest Chaplain (qui exposera eu CFIA sur le stand d’Ingersoll Rand, son partenaire dans l’air comprimé) réalise des audits du processus industriel de ses clients et leur propose des contrats de maintenance préventive « avec un engagement de résultat ». « Notre métier est le service avant tout, nous devons concevoir les meilleurs outils répondant aux attentes de chaque client », affirme le président-directeur général, Éric Hunaut Chaplain. Le décideur pense que la montée de la maintenance va imposer à son entreprise de proposer ce service. « Il faudra que notre client accepte de nous faire remonter les données nécessaires et que nous soyons capables de les analyser », envisage-t-il.