Agroalimentaire : quel impact de la coupure d’électricité en Espagne ?
Désormais rétablie, une coupure générale d’électricité a déstabilisé l’Espagne et d’autres pays durant ces dernières 24 heures. Cette panne a notamment entraîné des pertes alimentaires pour le secteur agroalimentaire. C’est le cas pour des abattoirs, des industries, des supermarchés et des restaurants.
Désormais rétablie, une coupure générale d’électricité a déstabilisé l’Espagne et d’autres pays durant ces dernières 24 heures. Cette panne a notamment entraîné des pertes alimentaires pour le secteur agroalimentaire. C’est le cas pour des abattoirs, des industries, des supermarchés et des restaurants.

Le manque d’électricité qui a touché l’Espagne, mais également le Portugal, les îles Canaries, Ceuta et Melilla, a laissé des millions de personnes sans électricité et causé des millions de pertes dans l’économie espagnole.
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Les abattoirs en perte sèche
L’un des secteurs les plus touchés est celui de la production animale, en particulier les abattoirs, qui ont enregistrés d’importantes pertes, comme le rapporte le média Segre. Le président de la Chambre de commerce de Lleida, Jaume Saltó, a expliqué que les abattoirs Litera Meat et Fribín ont ainsi perdu 800 carcasses de porc et des 200 carcasses de bœuf. L’une des causes est le manque d’électricité pour déplacer les carcasses vers le système de réfrigération, ce qui a rompu la chaîne du froid.
L’industrie de la viande juge les pertes du secteur à 190 millions d’euros, selon les premières estimations de l’Association des industries de la viande d’Espagne (Anice) et de la Fédération des entreprises de la viande et des industries de la viande (Fecic). Le secteur de la viande prévoit des pertes immédiates dans les abattoirs de la valeur des animaux étourdis, mais non abattus ; celles abattus, mais pas éviscérés, et les milliers de carcasses qui ont été suspendues sur les chaînes d’abattage ou dans les salles d’aération.
Des industries agroalimentaires en pause
Des usines espagnoles et portugaises de production de margarines et de produits laitiers ont dû arrêter leurs lignes de production et suspendre leurs livraisons, en raison de la coupure d’électricité, nous rapporte un interlocuteur local. Leur priorité étant de préserver la qualité des produits, elles ont activé leurs dispositifs de secours, pour favoriser l’alimentation des chambres froides et les zones de stockage. AFI Internacional souligne que cette coupure représente un risque sanitaire important, selon que les industriels aient pu, ou non, maintenir une alimentation énergétique continue grâce à des générateurs, durant la panne générale d’électricité.
La grande distribution fortement impactée
La coupure d'électricité a obligé plusieurs chaînes de supermarchés à fermer leurs magasins. Le groupe DIA a indiqué au journal El Confidential qu'ils fermaient parce que les magasins « ne pouvaient pas fonctionner » en raison de cette panne. En revanche les entrepôts « étaient toujours opérationnels malgré des limitations ». Dans le cas des enseignes d’Ahorramas, près de la moitié ont dû fermer, tandis que le reste a fonctionné avec des générateurs électriques. Seuls ceux qui possédaient des groupes électrogènes comme Cortes Inglès ou encore Carrefour et Mercadona ont eu une activité relativement normale hier et ont enregistré un grand nombre de visiteurs. La section des plats préparés de ces magasins a été très fréquentée.
Des restaurateurs en difficulté
Le problème de réfrigération a également menacé les réserves alimentaires de nombreux restaurants qui n’avaient pas anticipé ce type de situation. Hier, certains établissements ont essayé de vendre à moitié prix, pour écouler un maximum de stock périssable, apprend-t-on par le média El Confidential. Dans l’impossibilité de réchauffer les aliments au moment de les servir, des enseignes ont choisi de vendre davantage de produits « à température ambiante ». Avec la coupure d’électricité, il a été impossible de faire des paiements par carte. La majorité des paiements étaient réalisés en espèces. Certains restaurateurs en arrivaient même à accepter de faire des ventes à crédit, dans l’optique de liquider un maximum de stocks. Malgré cela, les restaurateurs restent conscients qu’un grand manque à gagner pourrait se dégager de cette journée. « Si l’électricité revenait ce soir, nous pourrions perdre entre 3 000 et 4 000 euros » déclare un restaurateur basé à Madrid.